La Cour des comptes demande "un effort substantiel" à la France sur ses dépenses afin de réduire le déficit public d'ici 2027

June 29, 2023
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La période à partir de 2023 "doit être mise à profit pour retrouver des marges de manœuvre budgétaires et redresser nos finances publiques", estime l'organe de contrôle des comptes publics.

La Cour des comptes réclame un tour de vis budgétaire. La France devra consentir "un effort substantiel" en matière de dépenses pour ramener son déficit public dans les clous européens d'ici 2027, a prévenu l'institution, jeudi 29 juin, alertant sur des objectifs peu ambitieux du gouvernement en comparaison avec les voisins européens.

Cet organe de contrôle des comptes publics estime qu'une rigueur s'impose pour réduire l'endettement de la France, qui a atteint des sommets depuis la crise sanitaire liée au Covid-19 puis la crise énergétique, en raison de dispendieuses mesures de soutien aux ménages et aux entreprises. La période à partir de 2023 "doit être mise à profit pour retrouver des marges de manœuvre budgétaires et redresser nos finances publiques", lance la Cour dans son rapport.

La fin du "quoi qu'il en coûte"

Dans cette optique, le gouvernement a prévu de tourner la page du "quoi qu'il en coûte", annonçant au moins 10 milliards d'euros de coupes sur le quinquennat, auxquels s'ajouteront des milliards supplémentaires dès le budget 2024. Il projette de ramener la dette à 108,3% du produit intérieur brut en 2027 (contre 111,6% fin 2022) et le déficit à 2,7% du PIB, sous l'objectif européen des 3% (contre 4,9% prévus cette année). La Cour juge cet objectif "atteignable au prix d'un effort substantiel sur la dépense publique".

Alors que les règles européennes de discipline budgétaire s'appliqueront de nouveau dès 2024, après leur suspension du fait de la crise, la trajectoire française est "moins ambitieuse" que celle d'autres pays de la zone euro, comme l'Italie ou l'Espagne, souligne la Cour des comptes. Madrid et Rome visent 3% de déficit public respectivement dès 2024 et 2025. La trajectoire française repose sur des hypothèses macro-économiques jugées "optimistes", notamment concernant la croissance, ce qui conduit "à sous-évaluer l'effort nécessaire", selon le rapport de la Cour.

Source: franceinfo