La Royal Air Force dit adieu à l'Hercules !
19 décembre 1966 – 30 juin 2023. Ce vendredi c’est une page de l’histoire même de la Royal Air Force qui se tourne : ses derniers Hercules C.4 / C.5 quittent le service actif. Cinquante six années durant lesquels le plus célèbre quadrimoteur à turbopropulseur au monde a volé sous la cocarde britannique, et ce aux quatre coins de la planète. Son successeur est européen : l’Airbus DS Atlas C.1.
C’est sous le serial XV177 que le premier Lockheed Hercules C Mk-1 atterrit ce 19 décembre 1966 en Grande Bretagne. Il est immédiatement pris en compte par les ingénieurs et pilotes d’essais du prestigieux Aircraft & Armament Experimental Establishment. Il porte encore une livrée métallique très inhabituelle pour un appareil de la Royal Air Force. L’histoire d’amour entre l’avion américain et l’aviation militaire britannique peut débuter.
C’est le N°242 Squadron qui prend la charge alors d’OTU, d’Operational Conversion Unit. À lui alors d’assurer la transformation opérationnelle des équipages de la RAF vers ce nouvel avion alors ultramoderne. Passer de l’Armstrong-Whitworth Argosy, du Blackburn Beverly, ou encore du Short Belfast au Lockheed Hercules n’est alors pas forcément une chose aisée. L’OTU est là pour cela, ses instructeurs ont été spécialement formés aux États-Unis sur C-130E.
Dès lors les avions de transport tactique de la Royal Air Force vont s’employer partout où la Grande Bretagne aura besoin d’eux. Aussi bien pour parachuter des troupes au Proche-Orient que pour ravitailler une base en Allemagne de l’Ouest ou encore pour aller chercher un réacteur aux États-Unis. Ces quadrimoteurs sont de toutes les missions, intérieures comme extérieures. Durant toute sa carrière, qu’il soit Hercules C Mk-1 et C Mk-3 ou Hercules C.4 et C.5, l’avion ne volera que pour le compte de six unités. Les N°24, N°30, N°36, N°47, N°48, et N°70 Squadrons évolueront dessus aussi bien depuis l’Angleterre, Chypre, ou encore Singapour.
Le pragmatisme bien connu de nos voisins et amis d’outre-Manche fait que contrairement au C.160 Transall chez nous ou en Allemagne l’Hercules n’a jamais été un avion particulier vis-à-vis des autres appareils de transport dans la RAF. Son retrait du service n’est pas vécu comme un déchirement par les équipages de Sa Majesté. Pour autant beaucoup de militaires britanniques n’ayant connu que lui durant leur carrière le retrait du service de l’avion risque bien de faire couler quelques larmes.
Photos © Royal Air Force.
Source: Avionslegendaires.net