Émeutes après la mort de Nahel : la préfecture d'Eure-et-Loir a reçu le renfort de policiers spécialisés dans le maintien de l'ordre
"Nous avons, depuis deux jours, des troubles graves à l'ordre public et, hier, nous étions face à un degré de violence extrême. Nous nous sommes adaptés pour ne plus subir, mais agir. Des CRS, des policiers spécialisés dans le maintien de l'ordre, sont arrivés. Ils seront affectés à Chartres et à Dreux. Et, le colonel de gendarmerie Stéphane Tourtin met à disposition de la police trois pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie qui seront positionnés sur Chartres, Lucé et Mainvilliers. Enfin, la section d'intervention de la police a été positionnée à Dreux", indique, ce vendredi 30 juin, à Chartres, le préfet d'Eure-et-Loir, Françoise Souliman, avec fermeté.
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"Nous avons extrait de force deux chauffeurs pour leur éviter le pire face à 50 jeunes"
Lors de ce point presse, le préfet d'Eure-et-Loir précise que les violences de la nuit dernière étaient très importantes avec, notamment, des agressions contre des personnes dont deux routiers à Dreux où des poids lourds ont été incendiés dans la nuit de jeudi à vendredi sur la rocade entre Dreux et Vernouillet.
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Le directeur départemental de la sécurité publique, Thierry Mathé, précise : "Nous avons extrait de force les deux chauffeurs pour leur éviter le pire face à 50 jeunes. Les routiers ont été mis à l'abri. Ils n'ont pas été blessés."
Selon les autorités, ces routiers avaient été attirés dans une nasse afin de piller leurs chargements. Une déviation a été mise en place près des Bâtes pour éviter une récidive.
Françoise Souliman est revenue sur les deux dernières nuits :
"Tout a démarré à Dreux. Les policiers n'ont pas été en mesure de faire face aux groupes très nombreux et mobiles." Françoise Souliman (Préfet d'Eure-et-Loir)
L'occasion d'apprendre que les policiers de Chartres sont venus en renfort lors de la première nuit de violences, car l'agglomération chartraine était plutôt calme.
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Dans la nuit de jeudi 29 à ce vendredi 30 juin, les faits de violences sont montés d'un cran à Dreux, comme à Chartres, assurent les intervenants de ce point presse. Françoise Souliman indique : "Nous avons priorisé nos interventions. D'abord préserver les vies humaines, notamment lors d'incendies, ensuite les édifices publics et, en dernier, malheureusement, les biens privés comme les voitures." Une hiérarchisation appliquée jusqu'à 3 heures du matin.
Deux interpellations et un gendarme blessé
Le préfet a réussi à obtenir le renfort d'une unité du Raid en provenance des Yvelines. Ces hommes d'élite ont interpellé un émeutier à Dreux. Soit la deuxième interpellation après celle d'un homme de 25 ans, par les gendarmes, dans la même nuit, à Lucé, précise la préfecture.
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Le renfort de deux pelotons de CRS, à 4 heures, en provenance de l'Eure, a également été obtenu. "Nous avons alors pu reconquérir les territoires et mettre un terme aux agissements de délinquants, très très jeunes", souligne Françoise Souliman. Elle révèle aussi que les forces de sécurité ont utilisé des drones pour analyser les risques lorsqu'il y a eu une situation critique.
Thierry Mathé, directeur de la sécurité publique, raconte : "A deux reprises, nous avons tenté de secourir des personnes dans le quartier des Oriels, à Dreux, et nous avons reculé. Nous nous sommes réarticulés avec les renforts nationaux."
"Nous savons que les émeutiers cherchent à nous isoler, à nous prendre à revers. Mais, nous sommes très compacts. Et, nous lançons des gaz lacrymogènes devant nous et derrière nous." Thierry Mathé (Directeur de la sécurité publique)
Il déplore un policier blessé touché par un mortier, à Dreux, et brûlé au bas-ventre.
70 interventions des pompiers la nuit dernière
De son côté, le colonel des pompiers, Sébastien Gras, a donné accès aux officiers positionnés au centre de supervision intercommunal aux images pour qu'ils mesurent la dangerosité des incendies en direct. L'officier, qui a comptabilisé 70 interventions dans la seule nuit de jeudi à ce vendredi, dénonce également des jets de pierres contre huit fourgons de pompiers.
Françoise Souliman en appelle aux parents pour raisonner leurs enfants qui rejoignent des groupes pour participer aux violences urbaines :
"Nous avons sensibilisé les imams, les éducateurs, les associations, les élus... Il faut un retour à l'apaisement." empty (empty)
Thierry Delaunay
Source: L'Echo Républicain
