Une nuit d'émeutes et de pillages à Saint-Etienne
Abribus saccagés, mobilier urbain détruit et jeté sur les voies du tramway, poubelles renversées puis brûlées, détritus partout sur le sol, pavés descellés, bris-de-verre par milliers, vitrines brisées par dizaines... Le centre-ville de Saint-Etienne offrait un spectacle de désolation aux centaines de personnes qui étaient encore dans les rues de la préfecture de la Loire, la nuit dernière, peu avant trois heures du matin.
Durant toute la soirée, des petits groupes d'individus encagoulés ou masqués, souvent cachés sous les capuches de leur sweat-shirt, ont sillonné les différentes artères du centre et s'en sont pris à des vitrines de magasins. Certaines enseignes ont été pillées comme cette marque de vêtements espagnole réputée place du Peuple, ce distributeur de parfums et de cosmétiques de la place Dorian ou encore la marque au crocodile dont la boutique de la rue Michelet a été à nouveau prise pour cible.
Le bilan promet d'être lourd. Très lourd.
Des dizaines de devantures de magasins ont été ravagées sous le regard à la fois médusés et inquiets des riverains qui n'ont quasiment pas fermé l'œil de la nuit. Plusieurs personnes se sont enfuies avec des sacs en plastique remplis à ras bord de vêtements et de chaussures avant que la police n'intervienne pour chasser ces pilleurs. En vain. Quelques minutes plus tard, c'était un autre groupe qui se signalait pour des actes similaires, quelques centaines de mètres plus loin.
La pénombre, les gyrophares des véhicules de police ou de sapeurs-pompiers, les alarmes retentissant dans le vide, les cris stridents d'individus ravis de faire régner la terreur à la lueur des feux de poubelles ont donné à cette soirée d'émeutes et de pillages des allures de nuit de terreur. Le bilan, notamment économique et financier, promet d'être lourd. Très lourd.
Rodolphe Montagnier
Source: le-pays.fr