La mutinerie en Russie est un "défi armé" pour l'Etat, dit le directeur de la CIA
1er Juillet (Reuters) - Le directeur américain de la CIA, William Burns, a qualifié samedi la mutinerie du chef de la milice Wagner Evguéni Prigojine de "défi armé" pour l'État russe illustrant l'aspect corrosif de la guerre menée par Vladimir Poutine en Ukraine.
Le président russe a remercié cette semaine l'armée et les forces de sécurité qui ont selon lui contribué à éviter ce qui aurait pu se transformer en guerre civile, faisant même référence à la Révolution russe de 1917.
Pendant des mois, Evguéni Prigojine a insulté des officiers de l'armée russe, sans réaction de la part de Vladimir Poutine.
L'épisode du week-end dernier en Russie est "un rappel frappant de l'effet corrosif de la guerre de Poutine sur sa propre société et son propre régime", a estimé William Burns lors d'une conférence à la fondation britannique Ditchley - organisation à but non lucratif axée sur les relations américano-britanniques.
"L'impact de ces mots et de ces actions se fera sentir pendant un certain temps", a-t-il aussi déclaré dans l'Oxfordshire, en Angleterre.
Ambassadeur des États-Unis en Russie de 2005 à 2008 devenu directeur de la CIA en 2021, Williams Burns a qualifié la mutinerie de "défi armé à l'État russe", jugeant aussi qu'il s'agissait d'une "affaire interne russe dans laquelle les États-Unis n'ont eu et n'auront aucune part".
Depuis qu'un accord a été conclu il y a une semaine pour mettre fin à la mutinerie, le Kremlin a cherché à ramener le calme, Vladimir Poutine se préoccupant notamment de tourisme et de développement économique.
La Russie sortira plus forte de l'échec de la mutinerie, et l'Occident n'a pas à s'inquiéter de la stabilité de la plus grande puissance nucléaire du monde, a déclaré vendredi le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
De l'avis de William Burns toutefois, la désaffection de certains Russes vis-à-vis de la guerre en Ukraine créait une opportunité de recruter des espions que la CIA ne saurait laisser passer.
(Reportage Guy Faulconbridge; Version française Elizabeth Pineau)
Source: Boursorama