ENTRETIEN. Wimbledon 2023 : "En général, me donner un objectif précis ne me réussit pas trop", prévient Caroline Garcia avant son entrée en lice

July 02, 2023
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Blessée à l'épaule droite, la Française, tête de série numéro 5, n'arrive pas à Wimbledon dans un état de forme optimal. Son premier match, lundi, devrait lever certains doutes.

Caroline Garcia sera-t-elle remise à temps pour Wimbledon ? La réponse est encore vague. Blessée à l'épaule droite jeudi (elle souffre d'une inflammation), la Française a été contrainte à l'abandon en quarts de finale du tournoi WTA 500 d'Eastbourne. A la veille de son premier tour face à l'Américaine Katie Volynets (123e mondiale), Caroline Garcia confie à franceinfo: sport son incertitude quant à son état de forme.

franceinfo: sport : Comment vous sentez-vous et comment va votre épaule ?

Caroline Garcia : Ça va, je suis arrivée vendredi à Wimbledon. Je ne me suis entraînée que samedi. La priorité était de récupérer au niveau de l'épaule. On essaye de faire le maximum, de s'entraîner sans trop servir pour l'instant. Dimanche, on va essayer de pousser un peu plus à l'entraînement pour voir où ça en est. Forcément, l'épaule ne sera pas à 100 % dès lundi.

Le gazon est une surface qui vous convient très bien, où vous avez de bonnes sensations, et qui est plus naturelle pour vous. Comment s'est passée votre transition de la terre au gazon ?

C'est vrai que le gazon est une surface qui correspond davantage à mon jeu, assez agressif, plutôt basé sur deux trois coups, que la terre battue. Surtout, je peux vraiment utiliser la balle, la jouer tôt, alors que souvent sur terre, je force trop. Et cela ne colle pas avec mon jeu. J'essaye vraiment de profiter au maximum de cette surface pour aller le plus possible vers l'avant et me faire plaisir.

L'an passé, vous aviez atteint les huitièmes de finale, comme en 2017, votre meilleure performance à Wimbledon. Quelles sont vos ambitions pour cette année?

Je me laisse libre de voir ce que je suis capable de faire car il y a trop de paramètres en jeu cette année, dont mon épaule. En général, me donner un objectif précis ne me réussit pas trop. Ces derniers temps, mes résultats ne sont pas non plus extraordinaires. Certes, il faut avoir de l'ambition mais il faut être réaliste, voir match après match comment le physique évolue, afin d'être la plus performante possible, le plus longtemps possible.

A Roland-Garros, vous aviez expliqué que votre défaite au deuxième tour avait été très dure à digérer... Qu'en avez-vous appris ?

C'était une vraie déception. Peut-être que j'avais trop d'attentes pour un peu sauver ma saison sur terre battue, qui avait été plus que moyenne. J'avais donc vraiment envie de bien faire. Forcément, j'ai ressenti toute l'énergie que le public pouvait me donner à Paris. J'avais envie de vivre cela plus longtemps, parce que tu ne sais jamais comment cela va se passer après. Ce moment a été vraiment difficile, pour d'autres raisons que d'habitude.

Caroline Garcia a été éliminée au deuxième tour de Roland-Garros, le 31 mai 2023. (IBRAHIM EZZAT / AFP)

En plus, j'ai eu un break assez long malheureusement, parce que je ne pouvais pas jouer la première semaine de gazon. C'était un peu dur de se dire 'bon, je vais me motiver pour m'entraîner deux semaines et demi', alors que je n'ai pas beaucoup joué avant, et que je n'ai pas gagné beaucoup de matchs.

Après Rome, vous aviez évoqué des "mauvais timings", une "mauvaise lecture du jeu" parfois, sans pour autant trouver des solutions. Avez-vous depuis obtenu des réponses ?

Il y a des réponses sur certaines choses. Actuellement, il y a aussi le fait de changer de surface qui aide dans cette ligne-là. Je peux jouer beaucoup plus en relâchement, plus en timing sur gazon, alors que sur terre battue, je force souvent et c'est une erreur. C'est forcément une bonne leçon pour moi, pour le futur et les prochaines saisons sur terre battue. Forcément, il n'y a pas les résultats aujourd'hui qui vont avec les attentes et avec le travail fourni, mais ça fait partie d'une carrière, avec des hauts et des bas.

"A Wimbledon on porte du blanc. Si tu commences à assouplir les règles, à la fin, on va jouer en noir"

Cette année, il n'y aura pas de points à défendre à Wimbledon. En tant que joueuse, est-ce que cette particularité change quelque chose ?

Oui et non. Parce qu'au final, on est tous au même point. Ceux qui feront les meilleurs résultats monteront plus au classement que les autres, mais comme tu pars d'un zéro de l'année dernière, tu as envie de récupérer le maximum de points possible.

Les organisateurs ont décidé d'assouplir la règle de la tenue blanche pour les joueuses, qui pourront porter un shorty de couleur sombre cette année. Est-ce une bonne chose selon vous que les organisateurs aient écouté les revendications des joueuses sur le sujet des cycles menstruels ?

Il y a quelques années, la règle avait déjà été un peu assouplie, et il y avait eu pas mal de contournements de la part des équipementiers. C'est ensuite redevenu très strict. Même si je pense que c'est une bonne chose, une robe blanche avec un shorty noir, ce n'est pas beau. Donc si la question se pose me concernant, je ne pense pas que je porterai un shorty noir, parce que ce n'est pas très esthétique.

Faudrait-il aller plus loin sur le sujet selon vous ?

C'est un petit stress de se dire que ça peut arriver. Et c'est déjà arrivé par le passé. On a toutes déjà sûrement eu nos règles à un moment donné à Wimbledon, donc ce n'est pas quelque chose que tu apprécies. Mais, le truc c'est qu'à Wimbledon on porte du blanc, et si tu commences à assouplir les règles, à la fin, on va jouer en noir.

Source: franceinfo