Euronext : Le marché des introductions en Bourse à Paris en passe de se réveiller à partir de cet été
(BFM Bourse) - Plusieurs sociétés ont annoncé viser une entrée en Bourse ces dernières semaines, à l'image de Verdemobil Biogaz ou Planisware.
Sur les premiers mois de l'année, seules deux sociétés se sont lancées dans le grand bain boursier. Le spécialiste de l'apprentissage de la conduite en ligne Lepermislibre, a inauguré les opérations de l'année 2023, avec une entrée en Bourse en février qui a été suivie en avril, de celle du groupe Florentaise, spécialisé dans les terreaux bas carbone.
Et contrairement à ce début d'année assez plat, l'été pourrait être un peu plus radieux si on se fie aux dernières déclarations d'intentions des sociétés souhaitant franchir le Rubicon boursier. Il y a quelques semaines, Verdemobil Biogaz a annoncé viser une entrée en Bourse. La PME vendéenne fondée en 2008, propose une technologie innovante qui consiste à capturer le gaz carbonique soit le CO2 du biogaz en vue de le valoriser. Elle compte sur la Bourse pour financer le déploiement de sa solution de valorisation du biogaz en France, mais aussi à l'international.
Verdemobil Biogaz et Planisware en piste
Verdemobil Biogaz espère bien rejoindre Osmosun qui est à un stade beaucoup plus avancé dans son processus d'introduction en Bourse. La société spécialisée dans les solutions de dessalement alimentées par énergie solaire, a lancé son opération le mercredi 21 juin.
L'entreprise espère lever un peu plus de 10 millions d'euros, pour devenir un acteur de référence du traitement de l’eau avec un positionnement privilégié sur les solutions peu gourmandes en énergie. L'offre est en cours jusqu'au 4 juillet pour les particuliers, un délai qui est rallongé au 5 juillet pour les investisseurs institutionnels.
Un jour plus tard, soit le jeudi 22 juin, c'est Planisware qui est sorti du bois pour officialiser son projet d'introduction en Bourse. L'information était restée encore au stade de rumeurs. Mi-mai Reuters, citant des sources proches du dossier, avait indiqué que le leader mondial dans le domaine de la gestion de portefeuille projets et d'affaires étudiait plusieurs options stratégiques dont une cotation en Bourse. Outre la réelle intention de Planisware sur une réelle présence sur les marchés financiers, l'inconnue restait la place de cotation où la société fondée en 1996 allait être accueillie. Et c'est finalement Euronext Paris qui a été privilégié par Planisware.
Selon l'entreprise, l'introduction en Bourse envisagée représente "une opportunité significative" pour la société "d'accroître sa visibilité et sa notoriété, de poursuivre sa stratégie de croissance et de renforcer son positionnement sur le marché".
Si Planisware allait jusqu'au bout du processus dans les semaines à venir, l'entreprise serait alors susceptible de débloquer le compteur des introductions en Bourse sur le compartiment réglementé d'Euronext Paris. Le compartiment Euronext Growth, dédié aux petites et moyennes entreprises, a pour l'instant abrité l'ensemble des opérations de l'année 2023. Dont celle de Mon courtier énergie, fin mai dernier.
A cette occasion, les investisseurs parisiens ont pu faire connaissance avec cette société bordelaise spécialisée dans le courtage en énergie pour les professionnels. Elle a levé environ 7 millions d'euros, soit le montant ciblé lors de son appel au marché. Un mois après, le parcours boursier de Mon courtier énergie est pour l'instant stable, par rapport au prix d'introduction fixé à 9,65 euros. Une performance remarquée, quand on sait que Florentaise cède 15% depuis son entrée en Bourse, quand Lepermislibre, le doyen de l'année 2023, accuse un repli de 35%.
Des grosses IPO à venir?
Pour la seconde partie de l'année voire en 2024, les opérations d'envergure pourraient redevenir tendance sur la cote parisienne. Le spécialiste américain des parfums et des cosmétiques Coty a indiqué en mai dernier réfléchir à une double cotation sur la place parisienne, le groupe étant déjà présent à Wall Street.
Cette introduction en Bourse ferait rentrer un potentiel poids lourd à Paris. Pour donner un ordre d'idée, Coty pèse actuellement un peu moins de 10 milliards de dollars à New York, soit environ 9 milliards d'euros, soit plus qu'un Alstom.
"Des conditions favorables semblent être mises en place pour que l'activité mondiale des introductions en Bourse reprenne de la vigueur d'ici le second semestre", expliquait EY dans son étude relative au marché des introductions en Bourse, publiée en début d'année.
"Pour que le marché des introductions en Bourse redevienne plus actif, il existe un certain nombre de conditions préalables: un sentiment positif et une hausse des performances des marchés boursiers ; une baisse de l'inflation et la fin des hausses des taux d'intérêt ; un apaisement des tensions géopolitiques ; et une diminution des effets de la pandémie de Covid-19 sur l'économie" rappelait Franck Sebag associé chez EY.
D'autres grands groupes pourraient aussi faire leurs premiers pas en Bourse d'ici la fin de l'année ou en 2024. Atos compte introduire la majorité du capital d'Eviden, société qui regrouperait les activités en croissance de l’entreprise de services numériques, comme le big data, le calcul de haute performance, la transformation numérique et la cybersécurité.
Renault compte lui mettre sur le marché une partie du capital d'Ampère, sa future filiale dédiée à l'électrique, et évoquait jusqu'à la fin de cette semaine une opération à fin 2023, au plus tôt. . Jeudi, Thierry Piéton, le directeur financier de Renault, a été plus précis, indiquant aux analystes financiers que le groupe attendait "la bonne fenêtre de tir" pour mener cette opération, qui devrait "probablement" survenir au premier semestre de l'an prochain.
Une autre société cotée du SBF 120 va opérer une scission d'une activité via une introduction en Bourse. Il s'agit de Sodexo, qui prévoit de coter en Bourse son activité de titres restaurant et titres cadeaux l'an prochain. Sodexo a récemment renommé cette division "Pluxee" en vue de cette future scission.
De son côté, Pathé ambitionne de rejoindre la Bourse de Paris à horizon 2024. Le doyen des cinémas français fondé par les frères Pathé en 1896 souhaite ainsi attirer de nouveaux actionnaires en vue de financer d'importants investissements à la fois dans les salles et les contenus.
Sabrina Sadgui - ©2023 BFM Bourse
Source: BFM Bourse