Wimbledon 2023 - Simple messieurs - Nick Kyrgios y croit encore : "L’année dernière, ce n’est pas si loin"
Nick Kyrgios avait été l’un des tubes de l’été 2022. En un trimestre, l’Australien avait changé de dimension, atteignant enfin une forme de plénitude, celle que l’on attendait de lui depuis des années. En Grand Chelem, notamment. Une finale à Wimbledon, puis un quart à l’US Open, où il avait même presque eu une tête de favori après avoir sorti le tenant du titre Daniil Medvedev. Un sentiment furtif, mais révélateur du changement de dimension de l’enfant terrible de Canberra.
Mais c’est évidemment son parcours au All England Club qui est resté dans toutes les têtes. Après ce rush estival, qui l’avait également vu remporter un ATP 500 à Washington, on le croyait lancé pour de bon. Sauf que non. Patatras, Kyrgios, de blessure en blessure, est resté éloigné des terrains entre octobre 2022 et juin 2023. Il va aborder la grande quinzaine du vert avec un seul match dans les jambes en... neuf mois. C’était sa rencontre de rentrée, perdue à Stuttgart contre Yibing Wu voilà trois semaines. En dépit de ses aptitudes naturelles, difficile de voir en lui un personnage central de Wimbledon.
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Il y a encore des points d'interrogation
En toute logique, le finaliste 2022 ne regarde donc pas trop loin pour l’instant. "Je vais prendre les choses au jour le jour. Je pense que c'est la seule façon de procéder à l'heure actuelle, a-t-il prévenu ce week-end. J'ai David Goffin au premier tour, quelqu'un qui a atteint les quarts de finale l'année dernière. Il a eu une carrière extraordinaire, il sait comment gagner des matchs de tennis. Je vais me concentrer là-dessus. C'est tout ce sur quoi je me concentre en ce moment, pas tellement sur ce que j'ai fait l'année dernière ou sur ce que les gens veulent que je fasse cette année. "
S’il n’a pas joué, Nick Kyrgios ne s’est pas laissé aller ces derniers mois. En prévision de son retour, il s’est maintenu en forme, ce qu’il n’a pas toujours fait dans sa carrière, et il a travaillé physiquement. Même si, évidemment, rien ne remplace la compétition, surtout lorsqu’il s’agit de se plonger directement dans le bain du Grand Chelem. "Oui, je pense qu'il y a encore des points d'interrogation, c'est sûr, admet-il. Il est évident que le tennis en cinq sets, c’est complètement différent. Si je regarde ma préparation de l'année dernière, j'ai probablement eu la préparation la plus idéale possible. Cela ne pourrait pas être plus différent cette année."
Kyrgios : "Je suis dévasté"
Alors, faut-il faire une croix sur lui ? Si ce n’était pas Nick Kyrgios, et si ce n’était pas Wimbledon, la réponse serait à coup sûr positive. Mais on parle d’un joueur susceptible d’offrir de telles fulgurances, particulièrement sur gazon, qu’il paraît raisonnable de garder un œil sur lui. S’il a conscience de l’ampleur de la tâche et de l’inconfort de la situation, l’Australien sait aussi ce qu’il vaut. Au-delà des points d’interrogation qu’il soulève lui-même, il possède aussi quelques certitudes.
Je suis toujours capable de battre beaucoup de monde sur le court
"Ecoutez, je suis extrêmement confiant", va-t-il jusqu’à dire, sans y voir une contradiction avec les réserves évoquées plus haut. "Je n’ai jamais été un joueur qui a besoin de jouer énormément de matches avant un tournoi du Grand Chelem. J’ai toujours été comme ça, à ne pas accumuler trop de matches. Ce que j’ai accompli dans ma carrière ne me quittera jamais. C’est avec moi, pour toujours.L’année dernière, ce n’est pas si loin. J’ai toujours l’impression que je sers aussi bien que par le passé. Et je suis toujours capable de battre beaucoup de monde sur le court. "
Il est probable que, s’il parvient à avancer dans le tableau, il deviendra plus dangereux au fil du tournoi. Reste que voir un joueur ayant disputé deux sets en neuf mois en seconde semaine, et plus si affinités, serait une forme de surprise, même pour lui. Au moins s’est-il donné toutes les chances ces dix derniers jours.
"Je suis allé à Majorque. J'aurais aimé jouer au moins un autre match avant Wimbledon mais mon corps n'était pas prêt, glisse Kyrgios. Cela dit, j’ai beaucoup travaillé et j'ai tapé avec de très bons joueurs. J’ai joué avec Jordan Thompson. Un set, je me sentais bien. La veille, j'ai joué un autre set avec Cressy. J'ai essayé d'imiter un peu la charge de travail que je vais avoir en match. Évidemment, ce n'est pas possible dans un tournoi du Grand Chelem. L'année dernière, au premier tour, j'ai joué contre Paul Jubb, et ça a duré quatre heures. Tu ne peux pas faire ça à l’entraînement. Mais j'ai fait tout ce que j'ai pu quelques jours avant Wimbledon. " Les dés sont jetés. Au moins, il ne joue pas gros en termes de classement puisqu’il n’a aucun point à défendre, en dépit de sa finale en 2022...
Nick Kyrgios à l'entraînement à Wimbledon. Crédit: Getty Images
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Source: Eurosport FR