Domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses attaqué : "Il y avait une volonté d'attenter à la vie", dénonce Éric Dupond-Moretti
Les violences urbaines ont été moins nombreuses dans la nuit de ce dimanche à lundi. Le garde des Sceaux appelle à "la fermeté" à l'égard des émeutiers. Éric Dupond-Moretti assume avoir "demandé des défèrements systématiques".
"Pénétrer de cette façon dans un domicile, et puis toutes les conséquences qui s'en sont suivies, démontrent à l'évidence qu'il y avait une volonté d'attenter à la vie", a réagi Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, lundi 3 juillet sur France Inter, après l'attaque à la voiture-bélier du domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), Vincent Jeanbrun, dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juillet.
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Alors que cette sixième nuit de violences urbaines a été beaucoup plus calme que les précédentes avec 157 interpellations selon un bilan provisoire, le garde des Sceaux appelle à "la fermeté" à l'égard des émeutiers. Éric Dupond-Moretti rappelle qu'il a "demandé des défèrements systématiques" et "que les procureurs requièrent des mesures de sûreté, de l'emprisonnement chaque fois qu'on s'en prend aux personnes". Le ministre regrette qu'il y ait eu "beaucoup de blessés parmi les forces de l'ordre et les élus".
Éric Dupond-Moretti maintient son appel en direction des parents des jeunes soupçonnés d'avoir participé aux violences urbaines après la mort de Nahel, 17 ans, tué mardi 27 juin par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine). Le ministre de la Justice souhaite non seulement "de la fermeté" mais aussi "attirer l'attention des parents". "Faites attention à vos enfants", lance-t-il.
Éric Dupond-Moretti tient ainsi à "rappeler que lorsque les parents sont d'une désinvolture telle qu'ils mettent en cause et en péril l'éducation des enfants, leur santé, leur sécurité, c'est une infraction qui est punie de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende". Le ministre admet toutefois qu'il "n'est pas question d'ajouter de la misère à la misère". Il ne s'adresse donc pas à "la maman qui travaille la nuit pour nourrir sa famille" mais à "ceux qui, en responsabilité, peuvent assurer l'autorité parentale et ne le font pas soit par désinvolture, soit par intérêt".
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Éric Dupond-Moretti soutient enfin qu'il en est de "la responsabilité civile classique" des parents, puisqu'ils "paient chaque fois que les enfants sont condamnés à indemniser". Le garde des Sceaux ajoute que "les parents sont les premières victimes de la dégradation des services publics ou des magasins".
Source: franceinfo