Dans le contexte d'un mouvement national, les praticiens des urgences du CHU en grève à Clermont-Ferrand
"Ce lundi, tous les patients seront filtrés à l'entrée. On ne prend que les urgences vitales", explique ce médecin urgentiste du CHU de Clermont-Ferrand. Un moyen pour ces praticiens de montrer à quoi pourrait ressembler l'accueil aux urgences du CHU de Clermont-Ferrand dans le futur, si rien n'est fait. La majorité de la quarantaine de praticiens clermontois a ainsi suivi le mouvement national lancé par le syndicat Samu-Urgences de France. Le mouvement a pris la forme d’une opération "Zéro brancard dans nos couloirs".
Durant cette journée, selon les équipes, "le service des urgences n'accueillera un nouveau patient que lorsqu’un box se libérera ; un médecin effectuera un contrôle en amont de l’accueil des urgences afin d’identifier les éventuelles urgences vitales qui seront évidemment prises en charge sans délais."
"Cela aura sans aucun doute pour conséquence de créer une file de VSAV et d’Ambulances devant le service. Nous symboliserons ainsi comment fonctionneront nos structures d’urgences, si nous ne redonnons pas des éléments d’attractivité aux métiers de l’urgence", concède le médecin.
Plus de patients en attente dans les couloirs
"Il s'agit avant tout de sécuriser la prise en charge des patients, afin qu'ils soient examiner dans le respect : c'est-à-dire dans un box et non pas dans un couloir dans des conditions inacceptables", poursuit-il. De plus, les praticiens demandent la reprise des négociations avec le gouvernement qui sont au point mort depuis mai dernier.
Nous demandons une revalorisation des indemnités versées aux praticiens la nuit et le dimanche, qui s'élèvent actuellement à 19,80 € brut. Une revalorisation nécessaire pour redonner de l'attractivité à nos métiers, au service public.
"Aujourd'hui, les patients arrivant aux urgences resteront donc dans le sas des urgences, plutôt que dans les couloirs sous la surveillance d'une infirmière pour dix patients", évoque le médecin urgentiste assigné.
Le mouvement de grève doit prendre fin, mardi 4 juillet à 8 heures.
Les revendications du Samu-Urgences de France
Dans son dépôt de préavis de grève, le syndicat national Samu-Urgences de France demande notamment (*) :
"L’attribution par le ministère de l’Économie et des Finances d’une dotation financière permettant la reprise immédiate des négociations avec vos services sur :
• La revalorisation immédiate de la permanence des soins, gardes et astreintes incluses. Ce chantier est toujours en jachère malgré les engagements donnés par le Président de la République lors de ses vœux aux professionnels de santé.
• La correction des injustices de la grille salariale statutaire des praticiens hospitaliers dues aux négociations bâclées du Ségur de la santé."
(*) Sources site du syndicat Samu-Urgences de France
Le personnel du SMCAU et les kinés du CHU de Clermont-Ferrand en grève
Michèle Gardette
Source: La Montagne
