Atos en hausse après l'annonce de négociations pour la vente de sa filiale à Schneider Electric
(AOF) - Le Groupe Atos (+1,53% à 13,28 euros), spécialiste de la transformation digitale, annonce i entrer en négociations exclusives avec Schneider Electric pour la vente de sa filiale EcoAct SAS, spécialiste du conseil climatique et des solutions Net Zero, et de l’ensemble de ses filiales (« EcoAct »). Cette transaction potentielle permettrait à Atos d’achever son programme de cessions d’actifs non stratégiques tout en établissant un partenariat stratégique avec Schneider Electric dans le domaine de la décarbonation.
EcoAct propose un portefeuille unique de services de bout-en-bout pour accompagner les organisations dans leur transition vers le " Net Zero ", depuis la planification et les prévisions, jusqu'à la compensation des émissions carbone. La société a généré un chiffre d'affaires d'environ 70 millions d'euros au cours de l'exercice 2022 et emploie actuellement près de 400 personnes.
La transaction proposée n'inclut pas la division " Net Zero Transformation " (NZT) d'Atos, appartenant à la ligne d'activités Eviden, qui aide ses clients à catalyser et accélérer leurs objectifs de décarbonation, quel que soit leur secteur d'activité. Celle-ci sera conservée au sein du groupe Atos. Par ailleurs, Atos coopérera étroitement avec Schneider Electric afin de perfectionner des offres combinant son savoir-faire technologique et son expertise en matière de développement durable, afin d'accélérer le cheminement de ses clients vers le " Net Zero ". Atos reste déterminé à respecter ses propres engagements en matière de développement durable qui visent à atteindre l'objectif de zéro émission de carbone d'ici 2039.
Invest Securities relève que cette opération s'inscrit dans le cadre du plan de cession de 700 millions d'euros annoncé par Atos en juin 2022. Sachant qu'EcoAct réaliserait 70 millions d'euros de chiffre d'affaires, cette transaction ne représenterait qu'une faible part du plan, qui est déjà exécuté à date à hauteur de 80% (en incluant la cession d'UCC au 2e semestre 2023).
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Leader international de la de la transformation numérique, du calcul haute performance et des infrastructures liées aux technologies de l’information, créé en 1997, n°1 européen du cloud, de la cybersécurité et des supercalculateurs ;
- Activité de 11,3 Mds€, répartie en 2 divisions : Evidian - transformation numérique, mégadonnées et sécurité - pour 47 % des ventes, et Tech Fondations pour 53 % - infrastructures et environnements de travail connectés ;
- Modèle d’affaires de maximisation de valeur via la division, fin 2023, du groupe en 2 entités distinctes - Tech Fondations pour l’infogérance et Evidian pour le digital , cloud et sécurité ;
- Capital ouvert (9,96 % pour le fonds de pension Siemens et 2,2 % pour les salariés), Bertrand Meunier présidant le conseil d'administration de 14 membres, avec Nourdine Bihmane comme directeur général, Philippe Oliva DG délégué et Diane Galbe DG adjointe ;
- Situation financière maîtrisée avec 2,7 Mds€ de facilités de crédit couvrant les besoins estimés à 1,8 Md€ pour les restructurations d’où l’exclusion par la direction de toute augmentation de capital mais dette en hausse à 1,45 Md€, soit un effet de levier de 3,75 %.
Enjeux
- Stratégie visant pour le 2nd semestre 2023 la scission du groupe en 2 sociétés, Tech Fondations :
- Tech Fondations : redressement financé à hauteur de 1,1 Md€ visant une marge opérationnelle de 6 % (1,3 % des revenus en 2022), un retour à la croissance des revenus et un autofinancement libre de 150 M€ en 2026,
- Evidian : repositionnement du portefeuille et renforcement des positions de leader aux marges élevées via un plan de 400 M€ pour accélérer sa croissance à 7 % par an jusqu’en 2026, avec une marge opérationnelle de 12 % et un autofinancement libre de 700 M€,
- fin 2023, distribution aux actionnaires d’Atos de 100 % des actions de Tech Fondations et de 70 % de celles d’Evidian qui seront ensuite cotées sur Euronext Paris ;
- Stratégie d’innovation développée dans 18 centres de R&D avec un portefeuille de 3 000 brevets :
- open innovation via les partenariats avec les centres universitaires (informatique quantique, calculateurs exaflopiques, intelligence artificielle, HPC, leadership multiculturel...), avec des alliances avec d’autres acteurs (AWS, Dell, Google, Huma, Microsoft, OVHCloud, Sparkle…) et avec les clients,
- 2 communautés scientifiques d'experts collaborateurs du groupe,
- programme Scaler de collaboration avec + 50 start-ups, ;
- Stratégie environnementale de neutralité carbone en 2028 et de réduction de moitié des émissions d’ici 2025 vs 2021,
- ventes de solutions de décarbonation, renforcées par l’acquisition d’EcoAct,
- investissements dans les supercalculateurs à hydrogène et les technologies quantiques,
- lancement du 1er emprunt « vert » ;
- Exécution du plan de cessions de `800 M€ et issue des négociations avec Airbus pour la cession de 29,9 % du capital d’Evidian ;
- Accélération de la croissance rentable d’Evidian et retour aux profits de Tech Fondations, avec 3 ans d’avance sur les anticipations.
Défis
- Taux d’attrition des salariés de 21,6 % ;
- Confirmation de la dynamique commerciale de la fin 2022 -prises de commandes sur chiffre d’affaires à 90 % et gain de 1,3 % des revenus ;
- Objectif 2023 de revenus stables et d’une marge opérationnelle de 4 à 5 %.
- Suppression du dividende au titre de 2022.
En savoir plus sur le secteur Informatique / ESN (entreprises de services numériques)
Une croissance freinée par le recrutement
Selon une étude pour Numeum, l'organisation professionnelle du numérique, 79 % des entreprises du secteur jugent que leur croissance est bridée par la pénurie de talents face à une demande portée par la transformation numérique. Les entreprises de services du numérique prévoient une croissance de 5 % pour 2022. Plusieurs leviers sont activés par les entreprises pour séduire les talents, en particulier la rémunération, alors que la moyenne des salaires a généralement augmenté dans le secteur informatique. De nouvelles organisations du travail, des perspectives d'évolution de carrière et des missions qui ont du sens sont d'autres atouts. Ainsi Capgemini a adopté un nouvel accord qui propose jusqu'à 70 % de télétravail à tous les collaborateurs. Ces adaptations sont indispensables alors qu'un rapport de la Direction de l'animation de la recherche, des études et statistiques (Dares) et France Stratégie établissent que les métiers de l'informatique seront parmi ceux qui recruteront le plus d'ici à 2030.
Source: Boursorama