"Il faut sauver les meubles" : une épicerie et des voitures incendiées dans le quartier des Vergnes à Clermont-Ferrand
"On aurait bien voulu vous offrir un verre, mais les verres ont fondu…", lâche, amer, Alain, un coopérateur de l’épicerie.
Deux jours après l’incendie, l’odeur de fumée embaume encore l’intérieur du magasin. À l’extérieur, un tag "Justice pour Nahel" sur un mur. Depuis la mort du jeune Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre mardi 27 juin, les émeutes et dégradations se sont multipliées dans certains quartiers de Clermont-Ferrand. Comme l’incendie de la "Coop des Dômes", dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, située place des Droits-de-l’Homme.
Un désastre
"C’est notre collègue qui a téléphoné samedi matin, lors de l’ouverture, pour nous apprendre la nouvelle", expliquent Sandrine et Alain, de l’épicerie. "On savait qu’il y avait eu des évènements [dans le quartier]. Jeudi soir, des habitants étaient descendus dans la rue pour dissuader de détruire l’épicerie", ajoutent-ils. Lorsqu'ils ont vu l'état de leur magasin, c'était "un abattement total".
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Ouverte en 2018, l’épicerie a immédiatement reçu du soutien. "Il y a eu beaucoup d’humanité, des messages de soutien. Certains producteurs locaux ont accepté de reporter leurs factures", explique Sandrine. Même si elle admet que la situation reste très difficile. "On a des charges fixes qui continuent à tomber, sans que l’on fasse de ventes…".
Mais les deux membres se projettent. "Tout est fichu, mais il faut sauver les meubles. C’est la priorité". En attendant, peut-être, une réouverture ailleurs.
Adrien Fillon
Des voitures brûlées dans les locaux de l'Institut des métiers à Clermont-Ferrand
Durant les émeutes qui ont eu lieu ce week-end, plusieurs voitures de l’Institut des métiers ont été brûlées. Réaction des jeunes apprentis.
Enzo, Turan et Kieran, tous apprentis mécaniciens à l’Institut des métiers, sont dépités. Le regard hagard devant une rangée de voitures brûlées. "On avait vachement bossé dessus en plus. Ce n’est pas comme ça que l'on rendra hommage à Nahel…" Les jeunes âgés de 18 à 21 ans relativisent malgré tout. "Heureusement que ce n’étaient pas des véhicules de clients."
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À quelques centaines de mètres, Icham lui aussi, est apprenti. Originaire des Yvelines, il vient à Clermont le temps d’une formation courte. "Je n’ai jamais participé à des dégradations, mais je comprends la colère de certains." Pour lâcher enfin, "ça va ne faire que diviser la jeunesse."
Marie Bernard
Source: La Montagne
