Pillage, saccage des boutiques de la Presqu’île : le bilan

July 03, 2023
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Ce week-end des 1er et 2 juillet dernier était le premier des soldes d’été, synonyme d’ouverture dominicale pour beaucoup. À Lyon, il a plutôt rimé avec fermeture et inventaire pour une cinquantaine de boutiques.

Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, la rue de la République a été la plus touchée des artères de la Presqu’île : le bijoutier Pandora a été dévalisé, comme la boutique de maquillage Kiko et celle de parfums d’intérieur et soins Rituals. Mais celles qui semblent avoir attirées le plus la convoitise des pilleurs étaient les magasins de sneakers, Courir et JD sport.

Nettoyer, préparer la réouverture

Devant la façade du magasin, les ouvriers installent des panneaux de bois par dessus les vitres intactes ce lundi 3 juillet, en plus de celles qui avaient été installées le 30 juin au soir. Et l’équipe y compte bien, la boutique sera ouverte le 4 juillet. « On est organisé chez JD sport » lâche un responsable supervisant les travaux. En face, chez Rituals, l’équipe de vente, balais à la main, ramasse les bouts de verre et remet de l’ordre dans les rayons.

Louis Vuitton Lyon 2e, après les émeutes du 1er juillet. © Véronique Lopes

L’ouverture se fera « dans la semaine, au plus vite ». Leur voisin, Vorwerk (inventeur du Thermomix®), accuse deux jours de fermeture aussi et a subi aussi des vols. Prévenu par leurs voisins des risques qu’ils encourraient, et non par la mairie, ils n’ont pas pu sécuriser le magasin.

Les boutiques masquent leurs enseignes

Afin de ne pas attirer les regards et convoitises, les boutiques SFR et Zara ont fait le choix de masquer tous les logos en façade et produits en boutique. Ce lundi 3 juillet encore, des stickers blanc recouvrent le logo de la marque espagnole et les vitrines.

Chez SFR, en plus des panneaux de bois sur les vitrines, l’enseigne en hauteur a été emballée d’un sac poubelle noir. « On a installé les panneaux dès le 30 juin quand on a vu sur les réseaux sociaux ce qui allait arriver » raconte un vendeur de la boutique, qui assure n’avoir reçu aucune alerte de la part de la municipalité ou associations de commerçants. Chez Hermès, une rue plus loin, la même technique a été utilisée avec succès.

Boutique SFR à Lyon, entièrement camouflée. © Véronique Lopes

Mise en sécurité du stock

Rue Edouard-Herriot, ni Hermès, ni Rolex n’ont été touché. Ni même Louis Vuitton qui fait face à la boutique Lacoste, qui a été ravagée malgré sa double protection de bois. « On s’est fait casser une vitrine et taguer nos murs le jour de la Fête de la musique, donc on avait installé un panneau de bois sur celle qui avait été visé » explique l’une des employées de la boutique.

Le 30 juin, c’est toute la boutique qui a été calfeutrée, sans savoir quand seront enlevés les panneaux. « On a fermé une heure plus tôt le 30 juin et le 1er juillet et on a vidé l’intégralité du magasin » pour mettre le stock de Louis Vuitton en sécurité.

Idem pour Longchamp qui pourtant n’a subi aucun dommage. « Le 1er juillet au soir, on a eu de la chance. Un petit groupe de mineurs a essayé pénétrer chez Lacoste, Hugo Boss et Vuitton, mais un SDF dormait devant notre porte. Je pense que c’est ce qui les a dissuadé de venir dans notre boutique. Mais par rapport à la rue de la République, ça va dans notre rue… » raconte la responsable, qui a même bien travaillé pour ce début de soldes grâce aux touristes.

Rester vigilants

Du côté de Monoprix Cordeliers, le personnel avait improvisé des barricades de fortune avec des palettes et mobiliers normalement en vente. Ce lundi 3 juillet au matin, l’entrée principale est fermée. Il faut utiliser la dernière porte coulissante restée intacte, à côté de laquelle une pile de palettes a été installée, en prévention.

Monoprix Cordeliers, Lyon 2e – l’entrée principale a été condamnée provisoirement. © Véronique Lopes Monoprix Cordeliers, Lyon 2e – des palettes sont entreposées dans l’entrée en vue de futures nouvelles émeutes. © Véronique Lopes

De quoi pouvoir se protéger une nouvelle fois, au cas où… et pendant ce temps là, les vendeuses du rayon maquillage sont chargées de faire l’inventaire pour estimer les pertes.

Source: Tribune de Lyon