Démembrement de l’assurance-vie: transmettre à vos enfants sans léser votre conjoint

July 04, 2023
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Grâce à la clause bénéficiaire démembrée de l’assurance-vie, vous pouvez optimiser les droits de succession de vos proches. ( crédit photo : GettyImages )

L’assurance-vie permet de transmettre un capital à vos proches, en bénéficiant d’une fiscalité réduite. Vous pouvez gratifier à la fois votre conjoint survivant et vos enfants grâce à la clause démembrée. Votre conjoint perçoit le capital du contrat sous forme d’usufruit (ou quasi-usufruit) et vos enfants en ont la nue-propriété. Au décès du quasi-usufruitier, ils perçoivent à leur tour le capital. Explications.

Sommaire:

Assurance-vie: qu’est-ce que la clause bénéficiaire démembrée?

Clause bénéficiaire démembrée de l’assurance-vie: transmettre avec une fiscalité allégée

Assurance-vie: qu’est-ce que la clause bénéficiaire démembrée?

Une clause bénéficiair e permet de désigner les personnes percevant les fonds logés dans l’assurance-vie au décès du souscripteur du contrat. Il est possible de la démembrer pour désigner un bénéficiaire en quasi-usufruit et un (ou des) bénéficiaire(s) en nue-propriété . L’usufruitier dispose du capital de l’assurance-vie. Vous pouvez gratifier votre conjoint survivant. Ainsi, vous le mettez à l’abri du besoin. Les nus-propriétaires de votre contrat peuvent être vos enfants. Ils deviennent pleinement propriétaires de l’assurance-vie au décès de l’usufruitier.

Le bénéficiaire de l’usufruit peut disposer des sommes du contrat d’assurance-vie comme bon lui semble. Les intérêts générés par le contrat lui reviennent également. Au décès de l’usufruitier, les nus-propriétaires perçoivent les capitaux restants.

Afin de protéger les héritiers, il existe un droit de créance. Ainsi, lorsque le capital de l’assurance-vie est entièrement consommé par l’usufruitier, les héritiers ont droit à une créance de restitution. Celle-ci est équivalente à la valeur de l’usufruit consommé. Toutefois, un risque de dilapidation de l’argent existe. Pour l’éviter, vous pouvez ajouter une clause de remploi à votre contrat. Celle-ci impose à votre usufruitier de réinvestir le capital perçu.

La clause de remploi vous permet de choisir l’usage des sommes transmises La clause de remploi est une option pertinente pour voir le capital transmis à votre conjoint continuer de croître. En effet, elle oblige le quasi-usufruitier à respecter vos volontés. Vous pouvez l’obliger à réinvestir l’usufruit. Il peut s’agir d’un investissement dans une entreprise, un bien immobilier ou encore dans un fonds de placement. Si c’est un achat immobilier, le quasi-usufruitier perçoit les loyers du bien. Au décès de votre conjoint, vos enfants récupèrent le logement.

Clause bénéficiaire démembrée de l’assurance-vie: transmettre avec une fiscalité allégée

La valeur d’un usufruit est fixée par un barème de l’administration fiscale:

Âge de l’usufruitier Valeur de l’usufruit Valeur de la nue-propriété 21 à 30 ans 80% 20% 31 à 40 ans 70% 30% 41 à 50 ans 60% 40% 51 à 60 ans 50% 50% 61 à 70 ans 40% 60% 71 à 80 ans 30% 70% 81 à 90 ans 20% 80% Plus de 90 ans 10% 90%

Imaginons M. X, décédé à 70 ans. Il a souscrit une assurance-vie dont le capital global s’élève à 800.000 euros. Il a désigné sa femme comme bénéficiaire en usufruit et ses deux enfants comme bénéficiaires en nue-propriété.

Mme X, 70 ans également, perçoit l’usufruit du capital, soit 800.000 euros. Les deux enfants héritent de la nue-propriété et se partagent sa valeur. Cela représente 280.000 euros pour chacun. En effet, la nue-propriété vaut 560.000 euros (800.000 x 70%). Les enfants doivent payer l’impôt sur cette nue-propriété. Toutefois, celle-ci étant transmise dans le cadre de l’assurance-vie, ils bénéficient d’un abattement fiscal. Celui-ci est de 152.500 euros pour chacun. La valeur imposable de leur nue-propriété s’élève ainsi à 127.500 euros. Ils sont imposés au taux de 20%, soit 25.500 euros chacun.

Au décès de leur mère, les deux héritiers se partagent le capital. Ils touchent 400.000 euros chacun, selon les fonds disponibles. Cette fois, aucun droit de succession ne leur incombe.

S’ils avaient été bénéficiaires directs de l’assurance-vie, les enfants auraient payé 49.600 euros d’impôts chacun. En effet, ils auraient été imposés à 20% sur la somme de 248.000 euros chacun ((400.000−152.000/2)).

Source: Boursorama