Escroquerie autour de panneaux solaires : deux frères mis en examen dans l'Allier, des centaines de plaignants
Installée depuis 2017 dans la zone d’activités de Châteaugay, sur la commune de Domérat (Allier), la société Arkeos revendiquait, début 2022, "entre trois cents et quatre cents installations" de panneaux photovoltaïques par an.
Quatre hommes interpellés par les gendarmes de Montluçon pour une escroquerie de près de 440.000 euros
Mais cette activité florissante était suivie de près par la justice depuis trois ans et l’ouverture d’une information judiciaire, confiée à un juge d’instruction de Montluçon.
Dans le viseur de la police judiciaire de Clermont-Ferrand
Les gérants de la société, deux frères nés en 1980 et 1988, sont en effet suspectés, selon nos informations, d’avoir usé de méthodes commerciales très "persuasives", voire "agressives", selon une source proche du dossier, pour parvenir à poser leurs panneaux solaires chez des particuliers.
Faisant notamment miroiter à leurs futurs clients – souvent des personnes âgées ou vulnérables – des aides de l’État, notamment d’Enedis, qui n’existaient pas, afin de les convaincre de signer des contrats, les deux frères étaient, depuis des mois, dans le viseur des enquêteurs de la division de lutte contre la criminalité financière de la direction territoriale de la police judiciaire (DTPJ) de Clermont-Ferrand.
Contrôles judiciaires et cautions de 100.000 euros
Les investigations ont abouti à leur interpellation et à leur placement en garde à vue, il y a quelques jours, avant leur présentation au magistrat instructeur en charge du dossier. Celui-ci les a mis en examen pour abus de faiblesse, escroquerie, abus de biens sociaux, pratiques commerciales trompeuses, mais aussi subornation de témoins. Ils sont en effet soupçonnés d’avoir tenté de dissuader certains clients mécontents de leurs méthodes de déposer plainte à leur encontre.
Ils ont ensuite été placés sous contrôle judiciaire (mesure assortie d’une interdiction de gérer une société), avec un cautionnement de 100.000 euros pour chacun (*).
Des centaines de plaignants déjà recensés par les enquêteurs
Pour l’heure, les policiers de la DTPJ ont recensé environ 300 plaignants dans toute l’Auvergne, pour un préjudice estimé à environ 5 millions d’euros. Mais, selon nos sources, le nombre de victimes potentielles pourrait être beaucoup plus important. L’information et l’enquête judiciaires, qui se poursuivent, devraient permettre de le déterminer.
À ce stade, les deux frères restent présumés innocents des faits qui leur sont reprochés.
Christian Lefèvre
(*) Contacté, le procureur de la République de Montluçon n’a pas souhaité faire de commentaires sur cette affaire.
Source: La Montagne