Maisons fissurées, stations de ski fermées, récoltes en baisse... Une étude alerte sur les impacts du réchauffement climatique en France d'ici à 2050
L'étude, menée par l'assureur Axa Climate, liste plusieurs conséquences de la crise climatique dans les prochaines décennies.
"Toute la France est touchée. A différents niveaux et par différents périls, mais il n'y a pas de zone épargnée." L'exposé de Christelle Castet n'a rien de rassurant. Cette responsable de l'équipe scientifique d'Axa Climate, filiale de la compagnie d'assurance, a coordonné la réalisation d'une étude publiée jeudi 6 juillet et consacrée à l'adaptation au changement climatique. Ce document d'une dizaine de pages détaille certains des impacts du phénomène causé par l'homme à l'échelle locale, alors que le sujet intéresse de plus en plus le secteur des assurances.
En 2022, les conséquences du réchauffement climatique leur ont en effet coûté 2,9 milliards d'euros, selon le Haut Conseil pour le climat (PDF). L'étude d'Axe Climate établit des prévisions à l'horizon 2050 (par rapport à la période 1985-2014) en se basant sur le scénario le plus extrême exposé par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) dans son dernier rapport. "Quand on parle d'adaptation, mieux vaut avoir une vue plus pessimiste, pour être prêt à faire face à des contraintes plus fortes", justifie Christelle Castet.
Sur le plan agricole, l'étude prévoit ainsi une baisse des rendements de maïs d'environ 25% et la perte d'un quart de la production française de sucre blanc issue de la culture de betterave sucrière dans l'Hexagone. "En 2050, la moitié des zones de production fruitière seront impactées par des risques climatiques forts ou extrêmes (sécheresses, inondations, tempêtes...), soit deux fois plus que la normale", ajoute l'étude d'Axa Climate.
"Il faut agir maintenant"
Dans le secteur des loisirs, Axa Climate signale par exemple que le niveau marin sera plus élevé de 20 à 25 cm sur la côte d'Opale, située en Picardie. "La promenade des planches de Deauville se trouve à 20 cm en dessous de la ligne de marée haute qui pourrait être atteinte, avec les combinaisons d'élévation du niveau de la mer, de grandes marées et d'ondes de tempête", illustre l'étude. En montagne, la station d'Avoriaz 1800 devrait aussi fermer trois semaines supplémentaires, faute de neige. Quant à la saison à risques des incendies, elle sera "trois fois plus longue qu'aujourd'hui dans les Landes", déjà gravement touchées en 2022, et le nombre de grands incendies dans le sud-est de la France passera de 7 à 12 par an.
Enfin, l'étude s'attarde aussi sur l'habitat. Alors que 40% de la station balnéaire de Lacanau (Gironde) est menacée par la montée des eaux, "la majorité des activités commerciales de la commune, une centaine de locaux professionnels et diverses infrastructures publiques" seraient concernés.
"En 2050, 48% du territoire français métropolitain – représentant près de 10,4 millions de maisons individuelles construites aujourd'hui – est susceptible d'être impacté par le phénomène de retrait-gonflement d'argile entraînant des fissures et dégâts." Axa Climate dans son étude
La hausse des températures engendrerait également une hausse de 77% de jours dépassant 24°C à Montpellier, et une baisse de 26% de jours sous 10°C à Strasbourg, réduisant le besoin de chauffage. Face à tous ces risques, "il faut agir maintenant", appelle donc Christelle Castet. Un constat partagé par le Haut Conseil pour le climat, qui réclamait notamment dans son dernier rapport "d'engager les moyens nécessaires au rehaussement de l'action pour l'adaptation".
Source: franceinfo