De Germaine Richier à Albert Marquet, quinze expositions à voir en régions cet été
Peinture avec Albert Marquet au Havre, Monet à Monaco ou Riopelle à Saint-Paul-de-Vence, sculpture avec Germaine Richier à Montpellier ou Denis Monfleur à Bordeaux : une petite sélection des nombreuses expositions à voir en régions en juillet-août.
L'été sera riche et varié en expositions à voir, partout en France. Voici un petit choix en régions, de Naples au XVIIe siècle à la peinture contemporaine avec Robert Guinan, Jean Paul Riopelle, Martial Raysse et Soulages, en passant par le fauvisme et l'impressionnisme avec Marquet, Monet et Renoir.
Grande rétrospective Germaine Richier au musée Fabre de Montpellier
Germaine Richier, "L’Ouragane", 1948-1949, bronze patiné foncé, Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne (Photo : Centre Pompidou, MNAM-CCI/Photo Hélène Mauri/Dist.RMN-GP © Adagp, Paris 2023)
Germaine Richier, grande figure de la sculpture du XXe siècle et pourtant un peu oubliée, première femme à être exposée de son vivant au Musée national d'art moderne, revient sur le devant de la scène. Après le Centre Pompidou, le musée Fabre de Montpellier accueille cet été une rétrospective de la sculptrice à l'œuvre intense et variée, centrée sur l'humain. L'exposition met particulièrement l'accent sur ses liens avec la région de Montpellier où elle a grandi, où elle s'est formée et qui a nourri son imaginaire. Du 12 juillet au 5 novembre.
Albert Marquet et la Normandie au Havre
Albert Marquet, "Rouen, le pont Boïeldieu et le quai de Paris par temps ensoleillé", 1912, collection particulière (© Courtoisie Galerie de la Présidence, Paris)
Le MuMA (Musée d'art moderne André Malraux) au Havre, qui possède 37 œuvres du peintre, propose une exposition sur Albert Marquet en Normandie : l'artiste (1875-1947) a fait de nombreux séjours entre 1903 et 1937 sur la côte normande, au Havre, à Honfleur, à Fécamp, à Trouville, à Dieppe… Il y trouve un terrain d'expérimentation pour son travail sur la couleur et sur les motifs qu'il affectionne, le port, la plage, les bateaux et l'eau, et qu'il peint souvent en plongée depuis une chambre d'hôtel. Jusqu'au 27 septembre.
Monet et la lumière de la Riviera au Grimaldi Forum de Monaco
Claude Monet, "Rochers au bord de la Méditerranée, 1888 (Columbus Museum of Art, Ohio, Legs de Frederick W. Schumacher)
"Le motif est quelque chose de secondaire", disait Claude Monet, qui voulait "peindre l'air dans lequel se trouve le pont, la maison, le bateau", c'est-à-dire une atmosphère. Le Grimaldi Forum de Monaco expose 120 toiles du maître de l'impressionnisme, dont une vingtaine jamais montrées en France. Des œuvres peintes sur la Riviera dans les années 1880, un moment où il arrive à la maturité, puis à Giverny. Du 8 juillet au 3 septembre 2023.
Le peintre américain Robert Guinan au musée des Beaux-Arts de Lyon
Robert Guinan, "Au Bohemian Club Bar", 1977. Dépôt du Centre national des arts plastiques au musée des Beaux-Arts de Lyon (© Succession Robert Guinan Image © Lyon MBA - Photo Martial Couderette)
Le musée des Beaux-Arts de Lyon présente 80 œuvres, peintures, dessins et lithographies qui traversent l'œuvre de l'artiste réaliste américain Robert Guinan (1934-2016). Cet héritier de Toulouse-Lautrec et de Degas, parfois rapproché d'Edward Hopper, s'est attaché à rendre compte de la condition des laissés-pour-compte. Il fait des portraits de proches et de gens qu'il côtoie dans les quartiers pauvres de Chicago, peint des ambiances nocturnes, des scènes de bar ou de concerts, ou des vues urbaines désolées. Jusqu'au 27 août.
Jean Paul Riopelle à la Fondation Maeght
Jean Paul Riopelle, Sans titre, 1955, huile sur toile, Collection particulière, Montréal (© ADAGP, Paris, 2023)
A l'occasion du centenaire de sa naissance, la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence propose une grande exposition de Jean Paul Riopelle (1923-2002), artiste canadien ouvert à toutes les techniques, qui passait facilement de l'abstraction à la figuration. Les 180 œuvres exposées (peinture, dessin, sculpture, céramique, lithographie, collage, tapisserie) mettent en lumière des aspects divers et peu connus de son œuvre, produite dans ses ateliers des deux côtés de l'Atlantique, au Canada et en France. Du 1er juillet au 12 novembre 2023.
Naples pour passion, la collection De Vito au musée Granet d'Aix-en-Provence
Battistello Caracciolo, Saint Jean-Baptiste, vers 1625-1630 (© Fondazione Giuseppe e Margaret De Vito per la Storia dell’Arte Moderna a Napoli / Photo Claudio Giusti)
Le musée Granet d'Aix-en-Provence expose la presque totalité des trésors de la collection de Margaret et Giuseppe De Vito, soit 40 tableaux, des œuvres produites au XVIIe siècle à Naples, où de nombreux artistes séjournent à la suite de Caravage. De Giovanni Battista Caracciolo, Jusepe de Ribera à Mattia Preti ou Luca Giordano… Leurs tableaux sont présentés à côté d'une sélection des œuvres napolitaines des collections du musée aixois. Du 15 juillet au 29 octobre.
Les images de la guerre d'Espagne d'Antoni Campañà à Montpellier
Antoni Campañà, Vue de l'assistance à la réunion unitaire communiste-socialiste-anarchiste dans les arènes La Monumental de Barcelone, 25 octobre 1936 (© Arxiu Campañà)
Le Pavillon populaire de Montpellier présente la première grande exposition en France des photographies de la guerre civile espagnole du Catalan Antoni Campañà (1906-1989). Inédites pendant 80 ans (il n'avait jamais voulu les montrer), elles ont été retrouvées en 2019, 30 ans après sa mort, dans une boîte rouge au fond du garage d'une maison de famille. Pendant trois ans, ce photographe, républicain mais pas militant, a réalisé avec une approche esthétique des milliers d'images qui documentent les multiples facettes du conflit. Jusqu'au 24 septembre 2023.
Les derniers Soulages au musée Soulages à Rodez
Pierre Soulages, Peinture 102 x 130, 15 mai 2022, Collection privée (© Archives Soulages © ADAGP, Paris, 2023)
Pour rendre hommage à Pierre Soulages, décédé l'an dernier à 102 ans, le musée qui lui est dédié à Rodez expose des œuvres des dernières années (2010-2022), ces fameux outrenoirs, peintures entièrement noires dans la peinture desquelles il creusait des traits, des stries, avec lesquelles il jouait avec les variations de lumière. 39 œuvres sont exposées, dont les cinq Outrenoirs du centenaire (2019) réunis pour la première fois (trois avaient été exposés au Louvre en 2019 à l'occasion des 100 ans de l'artiste). Des œuvres monumentales et quelques petits formats. Jusqu'au 7 janvier 2023.
Max Ernst à l'Hôtel de Caumont à Aix-en-Provence
Max Ernst, "Le Baiser", 1927, Peggy Guggenheim Collection, Venice (Solomon R. Guggenheim Foundation, New York) (Photo : Collezione Peggy Guggenheim, Venezia (Fondazione Salomon R. Guggenheim, New York) © Adagp, Paris, 2023)
Forêts de pierres, animaux chimères, masques incarnés et oiseaux anthropomorphes, le monde magique de Max Ernst (1891-1976) investit pour l'été l'espace de l'Hôtel de Caumont-Centre d'art d'Aix-en-Provence. 120 œuvres qui mettent en lumière le lien avec la nature, le jeu, la magie et la liberté qu'entretenait l'artiste proche de dada et des surréalistes et dont le travail est nourri de philosophie, de psychanalyse, d'alchimie, de littérature ou de poésie. Jusqu'au 8 octobre 2023.
Renoir et Guernesey au musée des Impressionnismes de Giverny
Pierre-Auguste Renoir (1841-1919), "Rochers de Guernesey avec personnages (Plage à Guernesey)", 1883, Art for Guernesey (© Art for Guernsey)
En septembre 1883, un moment de remise en question, Pierre-Auguste Renoir séjourne cinq semaines à Guernesey. Il est fasciné par les eaux cristallines, la côte rocheuse, et les mœurs des habitants qui se baignent dans des tenues très légères voire inexistantes. Il y réalise une quinzaine de tableaux de paysages et surtout des études, des esquisses peintes d'une touche rapide dont il se servira une fois rentré à Paris. Plus tard, à l'atelier, il inscrira par exemple dans ces paysages des nus féminins. Le musée des Impressionnismes de Giverny expose des œuvres, des photos et des documents liés à ce séjour. Du 14 juillet au 10 septembre 2023.
Œuvres récentes de Martial Raysse à Sète
Martiale Raysse, "La Peur", 2023, Collection particulière (© Gilles Hutchinson ADAGP, Paris 2023)
Martial Raysse, célèbre pour sa période pop, n'avait pas été exposé depuis sa rétrospective au Centre Pompidou en 2014. Il montre cet été ses œuvres les plus récentes au musée Paul Valéry de Sète. Autour de plusieurs grandes toiles inédites, marquées par la violence et la mort, l'artiste français présente près de 100 œuvres, peintures, sculptures et dessins. Jusqu'au 5 novembre 2023.
Peuples de pierre de Denis Monfleur au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux
Vue de l'exposition "Denis Monfleur, peuples de pierre", au musée des Beaux-Arts de Bordeaux (© photo F. Deval)
Le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux présente la première grande monographie de Denis Monfleur (né en 1962) dans un musée français. Plus de 200 sculptures, des pièces monumentales en extérieur et des œuvres plus intimes de cet artiste autodidacte, un des rares à pratiquer la taille directe, sur différents types de pierres qu'il émaille parfois, et qui s'intéresse particulièrement à la figure humaine. Des œuvres qu'on a le droit de toucher. Jusqu'au 7 janvier 2024.
1960-1975, les années pop au Mémorial de Caen
Hervé Télémaque, "One of the 36.000 Marines over our Antilles", 1965 (© Crédit photographique : Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Photographe : André Morin © ADAGP, Paris, 2023)
A partir des œuvres de la figuration narrative de la fondation Gandur pour l'art et de ses propres collections, l'exposition du Mémorial de Caen s'intéresse à la représentation des années 1960-1975, celle de la guerre du Vietnam, de la confrontation entre les deux blocs, du franquisme, de la Révolution culturelle chinoise, de Mai 68, des luttes des femmes ou des luttes anti-racistes. Elle montre comment des artistes reviennent à la figuration et utilisent les codes issus du cinéma, de la BD ou de la publicité pour aborder ces thèmes. Jusqu'au 31 décembre 2023.
Man Ray à Evian et à Hyères
Man Ray, La résille, tirage tardif 1931 - Collection privée (exposé au Palais Lumière d'Evian) (© Man Ray 2015 Trust / Adagp, Paris 2023)
Le Palais Lumière d'Evian (jusqu'au 5 novembre 2023) et La Banque, musée des Cultures et du Paysage d'Hyères (du 8 juillet au 19 novembre), se penchent sur l'œuvre de Man Ray, ses photographies, notamment ses portraits d'artistes, et aussi des peintures, des dessins, des lithographies, des objets, des centaines d'œuvres et de documents qui mettent en lumière le travail du photographe surréaliste qui a développé les procédés de la solarisation et du photogramme. A Hyères, l'accent est mis sur l'influence de la lumière et des paysages du Sud dans la carrière de Man Ray.
Cy Twombly, œuvres sur papier des années 1970, au musée de Grenoble
Cy Twombly, Sans titre, 1974, Collection privée (© Alessandro Vasari)
Le musée de Grenoble se concentre sur une période brève de la carrière de l'artiste américain Cy Twombly (1928-2011), les années 1973-1977 où il peint très peu mais réalise un vaste ensemble d'œuvres sur papier qui le préparent à la création d'un de ses chefs-d'œuvre, Fifty Days at Iliam en 1977-1978. L'exposition comprend des dessins, des collages et des estampes, de grands dessins-collages, des œuvres très peu montrées voire inédites. Jusqu'au 27 septembre.
Source: franceinfo