Livret A: Lombard plaide à nouveau pour la "stabilité" du taux de rémunération
Le taux du Livret A, détenu par environ 55 millions de Français, est calculé deux fois par an ( AFP / Denis CHARLET )
Le directeur général de la Caisse des dépôts, Eric Lombard, a plaidé à nouveau samedi pour la stabilité du taux de rémunération du Livret A, fixé pour l'instant à 3%, à quelques jours d'une décision très attendue par les épargnants.
Entre les divers produits d'épargne - assurance vie, livrets réglementés... - "il y a une question de hiérarchie des rendements à laquelle on est attentif et qui serait déformée si le taux du Livret A continuait à monter", a assuré M. Lombard dans un entretien accordé à l'AFP lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence.
"Ce ne serait pas logique que le taux du Livret A, qui est liquide, garanti et défiscalisé soit le plus élevé" parmi les produits d'épargne, dont certains sont nettement plus risqués, et donc traditionnellement mieux rémunérés.
La Caisse des dépôts gère 60% des montants déposés par les Français sur leur Livret A ou leur Livret de développement durable et solidaire (LDDS), qu'elle réinvestit notamment dans des prêts destinés à la construction de logements sociaux.
Depuis plusieurs mois, les Français plébiscitent ces livrets d'épargne réglementés, dont le taux de rémunération est devenu nettement plus attractif en répercussion d'une forte inflation.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire doit annoncer dans les tout prochains jours le taux de rémunération du Livret A qui s'appliquera à compter du 1er août, après avoir reçu une proposition de taux du gouverneur de la Banque de France.
Selon la formule de calcul prenant en compte d'une part la hausse des prix et d'autre part les taux interbancaires, il pourrait se situer à 4% ou 4,1%, selon le directeur du Cercle de l'épargne Philippe Crevel, sollicité par l'AFP.
Mais "on plaide pour la stabilité du taux du Livret A", a réaffirmé samedi Eric Lombard.
L'impact d'une hausse du taux de rémunération, qui est un taux d'emprunt pour les acteurs du logement social, est "massif", a-t-il averti.
"Ils nous empruntent 170 milliards d'euros, donc 1% de hausse, ça coûte 1,7 milliard au logement social à un moment où il faut construire", a détaillé le directeur général de la Caisse des dépôts.
Source: Boursorama