Tour de France 2023 - Jonas Vingegaard : "Ce sera une lutte acharnée"
Il n'y a pas de petits profits sur le Tour de France. Encore moins quand le maillot jaune se joue à un cheveu. A défaut de grandes manœuvres ou de coup de semonce, Tadej Pogacar a grappillé huit secondes sur Jonas Vingegaard dimanche au sommet du Puy de Dôme. Pas suffisamment pour effacer définitivement le débours de Laruns et reprendre le pouvoir, mais assez pour mettre encore un peu plus la pression sur le Danois. "Ce n'est pas une vraie victoire… mais une petite quand même", a ainsi résumé "Pogi" avec un sourire.
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Si son offensive à 1500 mètres de l'arrivée ne lui a pas permis de mettre le tenant du titre au tapis, comme ce fut le cas à Cauterets-Cambasque jeudi, Pogacar a tout de même envoyé un nouveau signal. "Je me suis dit 'pourquoi ne pas attaquer ?'. Je suis très heureux d'avoir repris du temps et de lui mettre la pression, c'était une super journée", s'est-il réjoui. Il a attaqué relativement tard, à 1300 mètres de la ligne, pour ne pas s'exposer à un possible contre : "Jusqu’à l’ascension finale, c’était assez tranquille. J'ai tout de suite senti que mes jambes étaient bonnes. J’ai quand même attendu les 1500 derniers mètres pour attaquer, au cas où."
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Pogacar : "J'ai tout de suite senti que mes jambes étaient bonnes"
Tadej était incroyablement fort
L'écart entre les deux est resté infime jusqu'au bout, et les derniers hectomètres se sont faits autant au mental qu'avec les jambes. "Quand j’ai accéléré, je voyais l’ombre de Jonas sur la route, il était juste derrière moi en train d’essayer de tenir mon rythme, raconte le maillot blanc. J’ai continué de forcer sur les pédales et j’ai creusé un tout petit écart, puis j’ai continué." Pas le pécule du siècle au final, donc, mais l'enjeu était sans doute ailleurs. "Jonas était fort, mais j'ai pu envoyer aujourd'hui", résume Pogacar.
"J'étais OK, tempère Vingegaard. Je me suis senti plutôt bien mais Tadej a encore été un peu mieux que moi." Le leader de l'équipe Jumbo-Visma finira par aller un peu plus loin en disant : "Il était incroyablement fort aujourd'hui (dimanche). Il méritait de reprendre ces 8 secondes." Si le Scandinave est affecté, il n'en a rien montré. "J'aurais préféré gagner du temps plutôt qu'en perdre sur Pogacar, mais au bout du compte, je suis content d'avoir gardé le maillot jaune", juge le Danois.
Vingegaard s'en contente : "Ce n'était pas ma meilleure journée"
Malgré le rapport de forces défavorables des deux dernières étapes de montagne, c'est bien lui qui vire en tête, même si la marge est faible. Or pour lui, c'est plutôt une bonne surprise. "Je suis venu sur le Tour en sachant que la première semaine me correspondait moins que les deux suivantes, a-t-il rappelé. Aujourd'hui, le profil de l'étape lui correspondait davantage. Alors me retrouver avec le maillot jaune pour la première journée de repos, c'est très satisfaisant pour moi." Il est toutefois bien placé pour savoir que cela ne garantit rien. L'an passé, Pogacar était à sa place au moment de la première pause.
Vingegaard "impatient d’être dans les Alpes"
Le Slovène est lui aussi satisfait de sa situation, mais pour d'autres raisons. Mercredi soir, à Laruns, après avoir affiché une vraie faiblesse dans le col de Marie-Blanque, on pouvait se demander si la victoire finale n'était pas sérieusement compromise pour lui. Sans doute a-t-il dû se poser beaucoup de questions lui aussi. Si Vingegaard aurait signé pour avoir 17 secondes d'avance au Puy de Dôme il y a une semaine, Pogacar, lui, aurait donné de l'argent pour n'être qu'à 17 secondes il y a seulement quatre jours. Bref, tout le monde est content.
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L'ami Tadej n'a même pas de regrets de ne pas avoir pu jouer la victoire d'étape et les bonifications qui vont avec en Auvergne : "Tous les cyclistes veulent toujours gagner, donc on est toujours déçu quand on voit partir l'échappée et qu'on se dit que la victoire d'étape s'envole. Mais l'échappée était vraiment très forte avec des coureurs qui méritaient la victoire. Et on a aussi appris de l'année dernière qu'on ne peut pas aller disputer toutes les victoires d'étapes, l'objectif c'est le classement général."
Un objectif toujours bien vivant pour "Pogi", et tout autant pour Jonas Vingegaard. L'indécision est totale entre ces deux-là. Leur prochain rendez-vous majeur est fixé à vendredi, avec l'arrivée au Grand Colombier. "Ce sera une lutte acharnée, je vais faire tout mon possible pour arriver en vainqueur à Paris.Je suis impatient d’être dans les Alpes", jure le maillot jaune, qui englobe probablement le monument du Jura dans ce cadre. Il est impatient. Nous ne sommes pas moins impatients que lui.
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Source: Eurosport FR
