"Elle n'ose plus sortir de chez elle": Janine, 80 ans, agressée pour son collier à Nice

July 09, 2023
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Une fois n’est pas coutume Me Audrey Vazzana n’est pas sur le banc de la défense mais sur celui de la partie civile. Elle représente Janine, 80 ans, une retraitée traumatisée par l’agression qu’elle a subie mercredi à un arrêt de bus de Magnan à Nice. La pénaliste a du mal à contenir sa colère: "Ma cliente s’est fait lâchement agresser. A 80 ans, il y aura un avant et après. Celle qui, à la retraite, avait le droit d’un peu de sérénité, n’ose plus sortir à cause de ce Monsieur."

S., 32 ans, est sous curatelle renforcée à cause de graves troubles psychiatriques. Il n’avait, jusqu’à présent, jamais fait parler de lui. Employé comme commis de cuisine entre deux séjours en hôpital psychiatrique, ce ressortissant sénégalais aux cheveux peroxydés s’en est pris à Janine mercredi. Il lui a arraché sa chaîne en or sans ménagement. La vieille dame s’est retrouvée le corsage arraché, le cou griffé et son bijou envolé. Grâce à la présence d’esprit d’un chauffeur de bus, la victime a été rapidement prise en charge et l’auteur a pu être interpellé dans la foulée par des policiers.

Adulte handicapé

Bénéficiaire d’une allocation d’adulte handicapé, logé dans un appartement thérapeutique, suivi par un curateur, S. L. se défend mollement. "J’avais faim... et besoin de m’acheter des cigarettes", murmure-t-il. 80 euros par semaine ne lui suffiraient pas, notamment en raison de son addiction au cannabis. De quoi agacer la partie civile: "Je ne remets pas en question le parcours difficile de Monsieur mais on ne peut pas dire que la France, qui a mis en œuvre une mesure de protection, ne lui a pas tendu la main." Me Vazzana révèle qu’une autre retraitée a été gravement blessée, traînée par le passager d’une voiture sur plusieurs mètres pour lui arracher son sac à main. Pour ces femmes, l’avocate redoute "des séquelles irréversibles".

"On ne peut se contenter d’une peine symbolique", prévient la procureure qui requiert 18 mois de prison dont six avec sursis. Un psychiatre qui l’a vu en garde à vue l’estime responsable de ses actes malgré sa maladie.

En défense, Me Mouraux demande que le tribunal tienne compte du casier judiciaire vierge de son client. L’avocate insiste sur "la fragilité de S., renforcée par un problème administratif qui retarde le renouvellement de son titre de séjour."

Le tribunal présidé par Hicham Melhem, "compte tenu de la gravité des faits", incarcère le prévenu pendant six mois. Douze mois avec sursis sont également prononcés à son encontre.

Source: Nice matin