Défense : l'Allemagne et la France veulent faire progresser le projet de char du futur (MGCS) qui peine à émerger

July 10, 2023
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Les ministres de la Défense allemand et français, Boris Pistorius et Sébastien Lecornu, à Berlin le 10 juillet. ( AFP / TOBIAS SCHWARZ )

Le blindé doit faire appel aux nouvelles technologies en matière d'intelligence artificielle, de mobilité, de capacité "à emporter des drones ou des robots", a souligné le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu.

"On veut le faire." Ce lundi 10 juillet, les ministres de la Défense allemand et français ont affirmé leur volonté de faire progresser le projet franco-allemand de char du futur (MGCS) qui peine à émerger.

"On veut le faire. Et on ne le fait pas que pour des raisons industrielles. On a besoin de définir un avenir à ce segment d'équipement militaire", a déclaré le Français Sébastien Lecornu lors d'une conférence de presse commune avec son homologue Boris Pistorius à Berlin. Les deux hommes ont convenu d'un nouveau rendez-vous fin septembre sur ce projet censé aboutir, selon le ministre, entre 2035 et 2040. "J'ai proposé de venir en France (...) et d'ici là, nous allons nous efforcer d'élaborer un document de base" après avoir consulté les armées, a précisé Boris Pistorius.

Ce document devra déterminer ce que les armées attendent concrètement de ce char, qui ne sera pas une version améliorée du Leopard ou du Leclerc, les chars de combat allemand et français. Le blindé doit faire appel aux nouvelles technologies en matière d'intelligence artificielle, de mobilité, de capacité "à emporter des drones ou des robots", a souligné Sébastien Lecornu. "Pour cela il y a deux techniques : soit vous demandez aux industriels ce qu'ils peuvent faire, soit vous dites à vos deux armées de Terre 'c'est quoi le combat terrestre de demain ?'", a-t-il ajouté.

Les industriels n'ont pas encore trouvé d'accord sur la répartition des tâches

"Et il faut bien évidemment intégrer le retour d'expérience de l'Ukraine, et ensuite on se retourne vers les industriels pour leur dire de quoi on a besoin. Ça n'a l'air de rien mais c'est une des clés du succès de la coopération franco-allemande de s'y prendre comme ça", a-t-il insisté.

Lancé en 2017, comme l'avion européen du futur SCAF, le programme MGCS (pour Main Ground Combat System) n'aurait pas dû a priori poser de problèmes insurmontables dans la mesure où il était question de le confier à la co-entreprise KNDS, formée par le français Nexter et l'allemand Krauss-Maffei Wegman [KMW]. L'autre géant de l'industrie de défense allemand Rheinmetall s'est entretemps joint au projet, dont la direction a été confiée à l'Allemagne. Les industriels n'ont jusqu'ici pas trouvé d'accord sur la répartition des tâches, notamment au niveau de l'armement du futur char.

Source: Boursorama