« Un si grand soleil », Nuits du Peyrou… Quand Montpellier passe à la télé, cela a-t-il un impact sur le tourisme ?
Montpellier (Hérault) squatte le petit écran. Depuis 2018, c’est ici qu’Un si grand soleil, le feuilleton quotidien de France 2, est tourné. L’année dernière, c’est ici, aussi, que France 2 a fêté la musique. Et, depuis deux ans, à l’occasion des Nuits du Peyrou, W9 et Culture Box enregistrent, en plein air, plusieurs de leurs émissions musicales de l’été, dans la capitale héraultaise. Rebelote jusqu’à jeudi, au domaine d’O. Mais ces innombrables passages de Montpellier à la télévision ont-ils un impact le tourisme ? Quand on voit Montpellier à la télévision, a-t-on, vraiment, envie de visiter la ville ?
Cela ne fait aucun doute, pour Caroline Berland, la directrice adjointe de l’Office de tourisme de la métropole de Montpellier. « Tout ce qui permet de mettre un coup de projecteur sur Montpellier est, évidemment, bénéfique », confie-t-elle. Impossible de chiffrer précisément combien, mais les touristes sont très nombreux à appeler l’Office de tourisme ou à se présenter au comptoir, sur la place de la Comédie, en précisant que s’ils ont choisi cette destination, c’est… parce qu’ils l’ont vue à la télévision.
« Ces émissions mettent en avant une formidable effervescence »
Les émissions comme « La fête de la musique » (France 2) ou « Ce soir on chante avec les pompiers » (W9) ont le mérite de permettre aux téléspectateurs, « de découvrir une ville qu’ils ne connaissent peut-être pas poursuit la directrice adjointe de l’Office de tourisme. Les images étant toujours magnifiques, ça donne envie, forcément. Et puis, au-delà du patrimoine, ces émissions mettent en avant une formidable effervescence, ça donne envie de découvrir cette ville, où il se passe toujours quelque chose. »
Mais le programme qui amène le plus de curieux à Montpellier, c’est Un si grand soleil. Chaque soir, la ville est la star du feuilleton, à une heure de grande écoute. « Beaucoup de futurs visiteurs nous appellent, à l’Office de tourisme, parce qu’ils sont fans d’Un si grand soleil, et qu’ils veulent marcher sur les traces de la série, poursuit Caroline Berland. C’est une visibilité énorme, pour Montpellier. Une visibilité internationale, vu que la série est diffusée aussi à l’étranger. Il y a quelques années, nous sommes allés aux Etats-Unis, et une Américaine nous a accostés en nous disant "Oh, Montpellier, Un si grand soleil, j’adore !" Une dame nous a aussi appelés, un jour, pour nous dire “C’est l’anniversaire de ma fille, elle est fan, on va lui faire la surprise de venir à Montpellier !" »
Lors de la visite consacrée à « Un si grand soleil » à Montpellier. - N. Bonzom / Maxele Presse
« C’est chouette de savoir que des gens se promènent à Montpellier, et se disent "Ah, ce truc-là, je l’ai vu dans un épisode !" »
En revanche, au grand dam des inconditionnels du feuilleton de la Deux, il n’est pas possible de visiter les studios. En revanche, l’Office de tourisme a mis en place deux visites guidées, dans l’Ecusson et dans les nouveaux quartiers, pour découvrir les lieux de tournage extérieurs d’Un si grand soleil, avec Magali, une guide pas comme les autres : elle est aussi l’une des habilleuses et costumières de la série. Alors, forcément, la balade fourmille d’explications sur l’envers du décor. « Certains se souviennent d’absolument tout, dans les moindres détails, confiait Magali, à 20 Minutes, lorsque nous avions testé sa visite guidée, à son lancement, lors de l’été 2021. Je me souviens d’un garçon, qui rentrait en CM1, qui se souvenait du nom d’un méchant dans la saison 1. Incroyable ! »
A l’Office de tourisme, il y a aussi des tas de goodies inspirés d’Un si grand soleil. Et l’équipe travaille aussi à la refondation du plan des lieux de tournage, qu’elle avait créé pour les fans du programme. Les retombées touristiques d’Un si grand soleil font « forcément plaisir », se réjouissait Toma de Matteis, directeur délégué de France TV Studio, interrogé à ce sujet par 20 Minutes lors de son passage à Montpellier, il y a deux ans. « Ce que l’on cherche à faire, c’est raconter des histoires, notait-il. Si on peut le faire en mettant en avant un territoire, on atteint un double objectif. » C’est une façon, pour celui qui fut le producteur historique de la série, de « profiter de l’espace », en « rendant quelque chose à ceux qui nous accueillent. C’est chouette de savoir que des gens se promènent en ville, et se disent "Ah, ce truc-là, je l’ai vu dans un épisode !" ».
Source: 20 Minutes