Tour de France 2023 : l’équipe de Tadej Pogacar tâtonne encore face à la puissance de celle de Jonas Vingegaard
Le Slovène Tadej Pogacar entouré de ses coéquipiers de l’équipe UAE Team Emirates lors de la 5ᵉ étape du Tour de France, entre Pau et Laruns (Pyrénées-Atlantiques), le 5 juillet 2023. MARCO BERTORELLO / AFP
Dix jours après le grand départ donné à Bilbao (Espagne), le duel attendu entre Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar tient ses promesses sur ce Tour de France 2023. Les vainqueurs des trois dernières éditions de la Grande Boucle se sont écharpés dès les premiers coups de pédales au Pays basque espagnol jusqu’à la 9e étape, au puy de Dôme – remportée par Michael Woods (Israel-Premier Tech), dimanche 9 juillet. Seules 17 secondes séparent le premier nommé, leader au général, du deuxième. Une rivalité magnifiée par un rapport de force plus équilibré que par le passé entre leurs deux équipes, Jumbo-Visma d’un côté, UAE Emirates de l’autre.
Qu’elle semble loin la période où le coucou Pogacar faisait son nid dans le sillage de l’équipe néerlandaise – pour mieux les renverser. Cette année, le Slovène est mieux entouré que lors de ses trois premières participations à la Grande Boucle. « Sur le papier, c’est la plus forte équipe que nous avons jamais alignée au départ du Tour », affirmait d’ailleurs Mauro Gianetti, le manageur général de la formation émiratie, dans les colonnes de L’Equipe. « Ils ont bien préparé leur affaire et ont fait des recrutements judicieux », valide Charly Mottet, quatrième de l’épreuve en 1987 et en 1991.
S’il déplore l’absence de Brandon McNulty, envoyé sur le Giro au soutien de Joao Almeida, Tadej Pogacar peut compter sur Adam Yates. Quatrième du Tour en 2016, le Britannique est arrivé à l’hiver 2022 en provenance d’Ineos-Grenadiers. Un soutien non négligeable pour accompagner le Slovène dans sa quête d’un troisième sacre à Paris, le 23 juillet.
« Yates ne sera pas uniquement au soutien de Tadej : il sera notre coleader cet été », poursuivait le dirigeant suisse Mauro Gianetti dans le quotidien sportif. Le deuxième du Critérium du Dauphiné, derrière Vingegaard, s’est même emparé du premier maillot jaune en s’imposant devant son frère, Simon, à Bilbao, lors de l’étape inaugurale. Il avait attendu l’accord de son leader, avant de lui prêter allégeance en conférence de presse : « C’est tout pour Tadej. » Mais pour le Français Pierre Rolland, consultant pour La chaîne L’Equipe pendant la saison, « il y a un pas entre dire qu’on veut être équipier et mettre ses ambitions de côté à 200 % ». Le huitième du Tour de France en 2012 estime que « Pogacar manque un peu de main-d’œuvre en montagne et sur le plat. Il est souvent esseulé ».
« Ça manque d’un capitaine de route »
A l’inverse, s’il n’a pas les mêmes références individuelles qu’Adam Yates avec une huitième place sur la Vuelta 2021 comme meilleur résultat, l’Américain Sepp Kuss est de nouveau un soutien précieux pour Jonas Vingegaard dès que la route s’élève. Ses changements de rythme dans le col de Marie-Blanque (5e étape) et dans le Tourmalet (6e étape) ont essoré la concurrence. « S’il courait pour lui, il serait dans le top 5 au général, affirme Pierre Rolland. C’est, de loin, le meilleur équipier en montagne. Depuis cinq ou six ans, il a choisi ce créneau. Il est valorisé et s’épanouit dans ce rôle. » Et son équipe a remporté cinq grands Tours quand il figurait dans l’effectif. Les exceptions notables ? Les éditions 2020 et 2021 de la Grande Boucle, quand un glouton nommé Pogacar a dévoré les espoirs de sacre de la Jumbo-Visma.
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Source: Le Monde