Crédit immobilier : la chute s'accélère avant un possible rebond en 2024

July 11, 2023
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La chute du montant des crédits immobiliers accordés s'est accentuée ces derniers mois mais leur montant pourrait repartir à la hausse l'année prochaine, selon des chiffres publiés mardi par l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Au second trimestre, la «production» de ces crédits s'est effondrée de 40,8% par rapport à la même période de 2022. Avec 150 milliards d'euros de prêts attendus pour l'ensemble de l'année 2023, elle reviendrait au niveau de 2015, a commenté lors d'une conférence Michel Mouillart, professeur d'économie et responsable de la présentation des résultats de l'étude. Alors que la Banque de France présente souvent le ralentissement du marché comme une «normalisation» après un cycle d'année faste, Michel Mouillart a balayé cette interprétation, évoquant «un effondrement» et non «pas un assainissement» ou «un atterrissage».

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Un décalage de plusieurs mois

La banque centrale et l'Observatoire s'opposent depuis plusieurs années sur les chiffres et la méthodologie. Pour 2022, l'Observatoire avait ainsi évoqué une baisse d'environ 20% tandis que la Banque de France parlait d'un repli de 3%. Si la banque centrale remonte l'ensemble des données de crédit et est donc plus précise, l'Observatoire considère que ses résultats souffrent d'un décalage de plusieurs mois avec la réalité de la situation. Selon le courtier Meilleurtaux, la demande de prêts a baissé de 20% sur un an au premier semestre, notamment du fait de la hausse des taux. Le taux moyen des nouveaux crédits immobiliers est passé de 1,20% en janvier 2021 à 3,08% en mai, selon les données de la Banque de France. Les légères baisses des prix de l'immobilier «n'ont pas du tout compensé la baisse de la capacité d'emprunt», a souligné pour sa part Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux.

Le nombre de dossiers non finançables, du fait d'un taux d'endettement bien supérieur à celui exigé par les autorités, est ainsi passé de 22% en janvier 2021 à 33% en juin 2023, selon Meilleurtaux. Une lueur d'optimisme cependant: «il est probable qu'à l'automne, nous aurons atteint le fond de la piscine» et «un redémarrage lent de la production de crédit» peut être attendu pour l'été 2024, a noté Michel Mouillart. Selon Maël Bernier, si les taux d'intérêt sont attendus à 4% à l'automne, il est probable qu'ils se stabilisent un certain temps sur ce «palier» permettant au secteur de reprendre un peu d'air, surtout si les banques commencent à revenir sur le marché du crédit immobilier, qu'elles avaient délaissé ces derniers mois.

Source: Le Figaro