Immobilier : "On n'est pas dans un effondrement des prix" malgré une hausse "extrêmement rapide" des taux, affirme la porte-parole de Meilleur Taux
Malgré une hausse "extrêmement rapide" des taux, les prix de l'immobilier ne s'effondrent pas, assure sur franceinfo la porte-parole de Meilleur Taux. Le comparateur en services financiers publie le 11 juillet son 37e observatoire de l'immobilier.
Les taux pour les emprunts immobiliers ont fortement augmenté en un an et demi, de façon "extrêmement rapide", et pourtant, les prix ne s'effondrent pas, assure sur franceinfo mardi 11 juillet Maël Bernier, porte-parole du comparateur en services financiers Meilleur Taux, qui publie son 37e observatoire de l’immobilier en exclusivité sur franceinfo.
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franceinfo : Comment expliquez-vous l'augmentation des taux d'intérêt ?
Maël Bernier : On a une progression depuis un an et demi. On est passé d'un taux de référence autour de 1,20% à près de 4%. C'est extrêmement rapide, on a déjà vu des hausses de taux, mais aussi rapidement, on n'avait jamais vu ça. C'est lié à la reprise de l'inflation qui a été plus importante avec la guerre en Ukraine. Elle a été record et extrêmement rapide. Qu'est-ce qu'on fait quand l'inflation augmente ? On augmente les taux d'intérêt pour ralentir la consommation.
Le marché de l'immobilier a fortement ralenti. Peut-on parler de crise ?
C'est compliqué parce qu'on a moins de demandes, mais d'un autre côté, il y a aussi moins de vendeurs. Beaucoup de Français ont profité ces quatre dernières années de taux extrêmement bas, autour de 1% voire en dessous, donc ils n'ont aucun intérêt à revenir sur le marché. Donc la partie achat plaisir, surface plus grande, jardin plus grand, c'est terminé. Donc, on a un marché très contraint, très restreint, avec beaucoup moins de transactions.
Quelle est la différence en termes d'emprunt ?
En un an et demi pour couvrir l'augmentation des taux d'intérêt, il aurait fallu que les salaires augmentent de 25%, ce qui est loin d'être le cas, ou que les prix baissent de 25%, ce qui n'est pas non plus le cas. Donc, si on prend un couple qui gagne 4 000 euros, la capacité d'emprunt est passée de plus de 280 000 euros à moins de 220 000 aujourd'hui. Donc, ils sont obligés d'acheter plus petit, soit de reporter leur projet.
La hausse va-t-elle se poursuivre ?
On n'est pas à la fin. On s'attend tous à ce que l'on soit à 4% à la rentrée sur la durée phare, c'est-à-dire 20 ans. Aujourd'hui, on est plutôt à 3,5%. Est-ce que 4% sera un palier ? C'est possible parce que l'inflation ralentit, la Banque centrale européenne ralentit aussi ses hausses. Il va falloir surveiller ce qui se passe.
La hausse est-elle la même partout en France ?
C'est très différent selon les villes. On observe qu'il y a des villes moyennes où les prix continuent de progresser, comme Le Mans. Les appartements ne vont pas se vendre très bien, alors que les maisons avec extérieur se vendent très bien et cela dépend des villes. Paris ralentit, comme Bordeaux et Lyon, mais ce sont des villes très hautes. Mais on n'est pas dans un effondrement des prix. Pour cela, il faut un déficit fort entre l'offre et la demande.
Est-ce que ce sont des taux record ?
Non, il y a très longtemps, on a eu des taux autour de 12%, mais il y avait l'inflation qui allait avec et les salaires qui allaient avec. Des taux à 4%, on a connu ça en 2012. Le problème, c'est qu'il faut changer de dogme. Quand on a eu de l'argent gratuit pendant 4-5 ans, que vous pouviez emprunter à 1% voire en dessous, et qu'on vous dit que maintenant, c'est 4%, c'est sûr que c'est un peu traumatisant pour ceux qui n'ont pas eu le temps d'emprunter avant.
Source: franceinfo