Près de 500 personnes pour rendre un dernier hommage au chef étoilé Serge Vieira dans le Cantal : "Tu resteras notre guide"
"Joyeuse mais simple" à l'image de l'homme qu'il était. La célébration des funérailles de Serge Vieira, qui s'est tenue dans la cathédrale de Saint-Flour ce mardi 11 juillet, à 15 heures, était tout en sobriété et simplicité. Comme il l'aurait souhaité. Lui qui mordait la vie à pleines dents. Et qui exhortait, de sa voix à peine audible, dans un dernier souffle, murmuré à l'oreille de l'abbé Philippe Boyer et de son épouse, Marie-Aude, à "être heureux. Vivez la vie comme une fête".
Le discours émouvant de Régis Marcon
"Ami" pour certains, "mentor" pour d'autres, "guide" parfois, "grand homme" ou "grand cuisinier" pour d'autres encore, Serge Vieira, chef doublement étoilé du château de Couffour, à Chaudes-Aigues, disparu à l'âge de 46 ans, laissera, selon Régis Marcon, son père spirituel, "l'image d'un homme libre qui s'est fait tout seul". Comme lui, près de 500 personnes, dont plus d'une centaine de chefs et du monde de la gastronomie "pour qui il a tant fait", avaient tenu à lui rendre un dernier hommage, accueillis dans la cathédrale Saint-Pierre par Monseigneur Didier Noblot, évêque de Saint-Flour, et l'abbé Boyer, un ami, au son de Somewhere over the rainbow de Israël Kamakawiwo'ole.
Le dernier hommage au chef étoilé cantalien Serge Vieira
Car si Serge Vieira est "seulement passé dans la pièce d’à côté", comme l'écrivait Charles Péguy, "il ne nous quittera jamais". "Lorsqu'une personne nous est chère, elle ne nous quitte jamais. Parfois, pour la revoir, il suffit de fermer les yeux", assurait Régis Marcon, dans un discours autant émouvant que tendre, rappelant rapidement le parcours de "Sergio" comme il l'appelait. Et de ce jour où il lui " a joué un petit tour en l'inscrivant au Bocuse d'or en lui disant que ce serait facile". Récompense suprême de la gastronomie que Serge Vieira aura remportée haut la main alors qu'il n'avait que 27 ans.
Un guide
Une carrière que la Team France Bocuse d'or, qu'il a créée en 2012 et dont il était le président, a salué hier dans la cathédrale, par la voix sanglotante de son ami de toujours, Franck Putelat, chef à Carcassonne, qui a déposé de manière symbolique sa veste de cuisinier sur le cercueil de Serge. "Tu resteras notre guide, nous ferons tout pour te rendre fier", témoignait-il. "Mais la vie doit continuer", déclarait Marie-Aude Vieira, digne, promettant à son mari, avec qui elle allait fêter ses 13 ans de mariage cette année et leurs 25 ans de vie commune, "de continuer au mieux notre aventure", débutée en 2009, avec l'ouverture du restaurant du Couffour. Avant de remercier tous les amis de la gastronomie, et notamment Aurélien Grandsagne, le chef de Sodade, la brasserie que Serge Vieira a ouverte à Chaudes-Aigues en 2018, et "sur qui elle peut compter".
C'est sous les applaudissements de la nombreuse assistance que le cercueil de Serge Vieira a quitté la cathédrale, où il lui a été remis, à titre posthume, la médaille de l'ordre de la gastronomie.
Isabelle Barnérias
Source: La Montagne