La Corse culmine à la première place pour la cherté de la vie

July 11, 2023
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On le pressentait en faisant ses courses du quotidien ou bien en renouvelant sa garde - robe, chaussures comprises. L'Insee Corse le confirme en chiffres et en pourcentages dans une étude parue aujourd'hui; le coût de la vie est nettement plus élevé dans l'île que qu'en province sur le continent. Et l'écart se creuse toujours plus avec le temps. La preuve. Il s'établit à 3,5 % en moyenne en 2015. En 2022, il double et atteint 7 %. Un niveau qui reflète " la hausse des coûts intermédiaires, notamment le transport, qui pèse davantage sur un territoire insulaire". L'insularité se paie cher voir très cher. Car ce taux diffère sensiblement selon les produits et les services concernés.

Le sucre, le café, la viande flambent

Ainsi, les Corses paient leur alimentation et leurs boissons non alcoolisées 14 % de plus que leurs homologues de province. Dans le détail, la viande, les laitages ainsi que les fruits et légumes se vendent entre 10 % et 12 % de plus dans l'île. Pour autant, ce n'est pas dans ces rayons où les prix flambent le plus aux dires du statisticien. Selon lui, la différence est encore plus importante pour certains produits de base tels que le pain et les céréales ou le sucre, le café, le thé et le cacao.

L'alimentaire n'est pas le seul secteur concerné.

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Le porte-monnaie des insulaires est bien plus malmené que la moyenne s'agissant de l'ameublement, des articles de ménage et d'entretien courant du foyer, soit un surcoût de 12 %. Assurer son habitation et son véhicule, faire des soins corporels coûte plus cher. La dynamique est le reflet d'une tendance globale. "Les biens et services divers valent 11 % de plus en Corse. Ils représentent un poids important des dépenses de consommation des ménages, de l'ordre de 14 %" constate l'Insee.

Aller au restaurant dans l'île se révèle aussi bien plus coûteux, 11 % de plus qu'ailleurs, "tandis que les tarifs pratiqués dans l'hôtellerie restent proches de ceux de province".

Le supplément insulaire s'applique aussi à la facture d'eau, à l'assainissement ou encore à la gestion des déchets. Le dépassement, dans ce cas, équivaut à 8 %.

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En revanche, l'écart s'atténue s'agissant des services et produits de communication et de santé pour s'élever respectivement à +1 % et +2 %. La solidarité nationale s'exerce dans ce cas de figure. "En effet, une partie de ces biens et services relèvent de tarifs nationaux harmonisés. Parmi ceux-ci, le courrier, la téléphonie, mais aussi certaines prestations médicales ou encore les prix en pharmacie", relèvent les statisticiens.

Le prix des transports version carburant et véhicules neufs ne déroge pas vraiment à la tendance nationale non plus. On flirte avec les niveaux de province.

L'écart devrait encore se creuser en 2025

L'île garde toutefois l'avantage pour l'électricité et le tabac. Elle le doit respectivement à un taux de TVA deux fois inférieur, 10 % contre 20 %, et à Napoléon. "En Corse, la tarification du tabac est historiquement moins chère que sur le continent, depuis un décret impérial de 1811. En 2022, ce tarif est ainsi inférieur de 20 %", observe les rédacteurs de l'étude.

Le privilège consenti par l'Empereur risque de disparaître à brève échéance, " la convergence vers le tarif continental étant à ce jour prévue à l'horizon 2025".

Cette évolution selon les calculs de l'Insee Corse devrait encore alourdir le budget des insulaires. "Le poste de consommation concernant les boissons alcoolisées et le tabac serait alors plus cher de 8 % en Corse alors qu'il est actuellement moins cher de 6 %, du fait du tarif spécifique. Sur l'ensemble des biens et services consommés, l'écart de prix avec la province serait alors de +8 % au lieu de +7 %."

Pour réaliser son étude l'Insee a notamment sélectionné 500 articles les plus consommés à travers le territoire et réalisé 5 000 relevés sur le terrain. L'Institut a pris également en compte des données de caisses de la grande distribution pour 150 de ces articles.

Les soldes et les promotions n'ont pas été prises en compte. Les loyers et les transports ferroviaires, faute de données significatives ne sont pas inclus dans l'étude non plus.

Source: Corse Matin