À Chypre, la population de chats décimée par un coronavirus

July 11, 2023
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L’île de Chypre, dite « l’île aux chats », conservera-t-elle son surnom ? Depuis janvier, près de 300 000 félins errants seraient morts d’une mutation d’un coronavirus, selon l’association Cats PAWS Cyprus. Naturellement présent dans les intestins des chats, le virus peut muter et provoquer la péritonite infectieuse féline (PIF). Cette infection entraîne fièvre, vomissements, atteintes neurologiques… Et la mort. Mais elle est difficile à diagnostiquer, donc officiellement il n’y a que 107 cas recensés, un chiffre bien en deçà de la réalité. Surtout, la PIF est extrêmement contagieuse : elle se transmet par simple contact entre deux chats. Heureusement, pas aux humains.

Le souci c’est qu’il y a beaucoup de chats sur l’île, sans doute bien plus que le 1,2 million de Chypriotes. Inévitablement, cette surpopulation favorise la transmission de la PIF.

Entre Chypre et les chats, c’est une histoire d’amour qui dure. Selon la légende, ils auraient été introduits sur l’île par l’impératrice romaine Hélène pour chasser les serpents. En fait, leur présence remonte à l’époque néolithique. Vieux de 7 000 ans avant J.-C, un tombeau d’un homme avec son chat a été découvert en 2013. Il s’agit de la plus ancienne preuve, dans le monde, de la domestication du félin. 

Des médicaments aux prix exorbitants

Il n’existe pas de traitement direct contre l’infection. Les amoureux des chats peuvent se tourner vers deux antiviraux, dont l’efficacité n’a pas encore été prouvée. L’un, le molnupiravir, utilisé sur l’être humain en Inde, n’a pas été autorisé sur l’île car jugé peu fiable. L’autre, le GS-441524, coûte entre 3 000 et 7 000€… Par chat ! Trop cher pour les particuliers et les associations, qui tentent de se procurer le molnupiravir illégalement. Les vétérinaires appellent le gouvernement à l’autoriser, puisqu’il coûterait jusqu’à dix fois moins cher que le GS-441524.

L’épidémie pourrait concerner la partie turque de l’île, ainsi que les pays voisins comme le Liban et la Turquie, mais aucune étude officielle n’a été réalisée. 

Source: Ouest-France