Fraude au virement : une hausse alarmante en 2022
Fraude aux virements : la manipulation par téléphone reste un ingrédient clé
Malgré sa réputation de moyen de paiement le plus sûr, le virement a enregistré une vraie envolée des fraudes en 2022. En effet, selon l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, que la Banque de France édite chaque année, le nombre de virements frauduleux a grimpé de 64% sur un an, avec un montant total dérobé de 313,1 millions d'euros. C’est plus que le triple de la somme de 78 millions d'euros dérobée en 2017. Les cibles principales de cette fraude sont les particuliers et les petites entreprises.
Pour commettre leurs méfaits, les escrocs se sont servis d'une panoplie de techniques, dont le hameçonnage pour obtenir des accès à la banque en ligne et des techniques de manipulation par téléphone pour convaincre leurs victimes de fournir une donnée sensible ou de valider une opération. La majorité des montants, soit 70%, ont été fraudés en passant par l'interface de la banque en ligne des victimes.
Le virement reste le moyen de paiement le plus sûr malgré tout
Une des techniques les plus redoutables est la fraude au président, visant spécifiquement les entreprises. Dans cette ruse, l'escroc se fait passer pour un haut dirigeant de la société cible, incitant un comptable à effectuer des virements vers un nouveau compte. En février 2023, huit personnes ont d’ailleurs été arrêtées pour leur implication présumée dans une fraude au président de dimensions colossales, causant un préjudice de 38,3 millions d'euros.
Malgré cette hausse des cas de fraude, le virement reste le moyen de paiement le plus sûr, nuance néanmoins François Villeroy De Galhau, le gouverneur de la Banque de France. Le taux de fraude reste bas comparé au nombre total de virements réalisés. Toutefois, face à cette hausse inquiétante, l'Observatoire prévoit de lancer en septembre 2023 des travaux pour identifier de nouvelles mesures pour freiner cette escalade. Ces travaux se concentreront entre autres sur les propositions issues de la révision de la directive européenne sur les paiements (DSP3), permettant un meilleur partage d'informations relatives à la fraude entre les banques et les prestataires de paiement.
Source: Économie Matin