Gérald Darmanin s’explique après ses propos sur les policiers " qui n’ont pas fait de grandes études "
STEFANO RELLANDINI / AFP STEFANO RELLANDINI / AFP
POLITIQUE - Il joue la carte de l’incompréhension. Gérald Darmanin s’est défendu de tout mépris ou désamour à l’égard des policiers alors que certains dans la profession se sont émus d’une déclaration du ministre de l’Intérieur au Sénat, où il disait être à la tête d’un ministère qui « recrute des enfants (...) de 18, 19, 20 ans qui n’ont pas fait de très longues études ».
« Si des propos ont blessé et été mal interprétés, je les regrette. (...) Moi-même étant issu d’un milieu très modeste, sans grand diplôme, il n’y a aucune volonté de blesser, bien au contraire », a déclaré Gérald Darmanin dans une interview publiée mardi 11 juillet au soir par le site Actu17, en marge d’un déplacement dans une école de police près de Rouen.
Néanmoins, le ministre a jugé « un peu décevant » que la profession ait commenté une « polémique lancée par l’extrême droite » et des mots sortis de leur contexte. « Je constate que j’ai fait 1 h 26 de commission au Sénat, où j’ai défendu très fortement les policiers, et on retire 46 secondes de son contexte. Si on avait un minimum d’honnêteté intellectuelle, on s’apercevrait que l’ensemble de l’audition est évidemment un soutien très fort à la police nationale », déplore le locataire de Beauvau dans les colonnes de cette publication traitant des forces de l’ordre.
Les policiers, « des enfants du peuple comme je le suis »
Le 5 juillet dernier, Gérald Darmanin avait été interrogé au Sénat sur la gestion par les forces de l’ordre des violences qui ont fait suite à la mort de Nahel, mais aussi sur leur formation et notamment les entraînements à l’emploi des armes à feu. Ce à quoi Gérald Darmanin a répondu en évoquant le bagage universitaire des candidats, comme le montre la vidéo ci-dessous.
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Mardi 11 juillet, sans se dédire, Gérald Darmanin a donc précisé son propos et fait appel aux chiffres pour vanter au contraire les mérites des forces de l’ordre. « 60 % des gardiens de la paix ont le Bac, 20 % ne l’ont pas. 80 % d’entre eux ont donc, soit le Bac, soit un niveau inférieur. Je constate que pour passer les concours de la magistrature, ou pour rentrer à l’ENM (l’école de formation des magistrats de l’ordre judiciaire français, ndlr) par exemple, il faut au minimum un niveau Bac +4. C’est mettre à l’honneur les policiers - qui sont des enfants du peuple comme je le suis -, de passer des concours, alors que, objectivement, ils ont fait des études moins importantes que leurs autres collègues fonctionnaires », assure ainsi le locataire de la place Beauvau.
Avant de renvoyer à « l’administration » la « responsabilité de les former davantage ». « C’est aux écoles de police et de gendarmerie de davantage former, des policières et des policiers, qui souhaitent entrer rapidement au service de la Nation, vu leur souvent jeune âge », a estimé le ministre.
La formation des policiers, notamment sur l’usage de leurs armes à feu, fait partie des interrogations qui reviennent régulièrement lors de drames impliquant des civils. « Je sais que seulement 60 % des policiers font leurs trois séances de tirs annuelles. On les met en danger », a jugé le ministre de l’Intérieur, regrettant qu’il n’y ait pas « assez de stands de tir » pour répondre « l’augmentation des effectifs ».
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Source: Le HuffPost