Révélations sur un présentateur vedette de la " BBC " : quatre questions sur l’affaire
La BBC est sous tension. Cash contre photos pornographiques, menaces et rencontres sur internet… Les révélations contre l’un de ses présentateurs vedettes s’accumulent et embarrassent le média britannique. Si son nom est longtemps resté inconnu, il a finalement été révélé ce mercredi 12 juillet au soir : il s’agit de Huw Edwards, l’une des stars de la BBC, a indiqué sa propre épouse dans un communiqué relayé par l’AFP.
L’affaire a pris une ampleur nationale. Depuis Vilnius, en Lituanie, où se tenait le sommet de l’Otan, le Premier ministre britannique a même été invité à réagir. Rishi Sunak a évoqué des « allégations graves » et souhaite une « enquête rapide et rigoureuse ».
Voici quatre questions que pose l’affaire.
1. Comment l’affaire a-t-elle commencé ?
La BBC fait remonter l’affaire au 18 mai 2023, lorsqu’une personne se rend au siège du média à Londres pour se plaindre du comportement qu’aurait eu un présentateur star de la chaîne avec son enfant alors âgé de 17 ans. Elle explique que ce dernier a reçu 35 000 livres du présentateur sur trois ans, « en échange de photos sordides ». À l’époque, la chaîne n’en parle pas directement au présentateur et saisit son service d’enquête interne.
Mais le 6 juillet, le tabloïd The Sun informe la BBC qu’il va sortir l’histoire sur ce présentateur. Dans The Sun , la mère accuse le présentateur d’avoir « détruit la vie » de son enfant, désormais âgé de 20 ans, devenu en trois ans « un fantôme accro au crack ». Dans la foulée, le présentateur visé est retiré de l’antenne, puis, le 9 juillet, est suspendu.
Depuis, la BBC a annoncé lundi soir avoir reçu une lettre de l’avocat de la victime présumée. Celle-ci dément les faits, affirmant que « rien d’inapproprié ou d’illégal n’a eu lieu entre notre client et la personnalité de la BBC ». « Les accusations rapportées dans le journal The Sun sont des foutaises », a ajouté l’avocat, selon la BBC.
2. Quelles sont les nouvelles révélations ?
L’affaire a rebondi cette semaine. The Sun affirme que le présentateur avait bravé le confinement en février 2021 pour boire le thé chez une personne de 23 ans rencontrée sur une application de rencontre. La jeune personne l’a décrit comme « très arrogant » et « très insistant » et ajouté que le présentateur l’avait payé 650 livres (environ 760 €) après leur rencontre. The Sun a aussi publié des messages envoyés en 2018 sur Instagram à une personne qu’il ne connaissait pas.
La BBC ajoute que le présentateur aurait envoyé des menaces depuis son téléphone portable à une autre jeune personne rencontrée sur un site de rencontre, après qu’elle eut laissé entendre qu’elle allait révéler son identité.
Mercredi soir, la police londonienne a indiqué qu’aucune infraction pénale ne semblait avoir été commise dans cette affaire.
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3. Pourquoi ne connaît-on pas le nom du présentateur ?
Jusqu’à ce mercredi et la communication de l’épouse du présentateur, aucun média britannique n’a révélé le nom du présentateur en question, par crainte de sanctions pour diffamation ou atteinte à la vie privée. « Je fais cette déclaration au nom de mon mari Huw Edwards, après cinq jours extrêmement difficiles pour notre famille », a déclaré Vicky Flind dans un communiqué à l’agence PA.
Le nom supposé du journaliste circulait toutefois sur les réseaux sociaux et l’absence de l’antenne d’un présentateur ne passait pas inaperçue. Jeremy Vine, autre présentateur vedette de la chaîne, avait lancé un appel pour que le mis en cause révèle son identité. Il dénonce « les dégâts causés à la BBC » et les soupçons qui pèsent sur certains de ses collègues.
4. Comment la BBC réagit-elle ?
Sur cette histoire, la BBC a choisi de jouer la transparence puisqu’un direct est régulièrement alimenté sur son site avec les dernières nouvelles. Parallèlement, le média britannique assure avoir reçu la consigne de la police de suspendre ses enquêtes internes.
Le directeur général de la BBC, Tim Davie, a admis que les accusations initiales du Sun étaient très dommageables pour le groupe audiovisuel et annoncé une revue des procédures internes en cas d’« alerte rouge ».
Cette affaire intervient alors que la BBC est la cible récurrente d’attaques de la part des conservateurs au pouvoir et de certains médias et tabloïds, comme The Sun, pour la plupart aussi conservateurs, qui l’accusent par exemple de partialité.
Source: Ouest-France
