Mort sur le Tour de France
L’abus de dopage a sans doute provoqué la mort de Tom Simpson, le 13 juillet 1967, dans la l’ascension du Mont-Ventoux.
Le dopage tue. Les coureurs du Tour de France en ont fait l’amère expérience, le 13 juillet 1967, lors de la 13 étape entre Marseille et Carpentras. Tom Simpson est en effet décédé peu avant le sommet du Mont-Ventoux. Et si les 35° qui écrasaient le peloton ce jour-là ont sans doute participé à la fin tragique du coureur anglais, premier britannique porteur du maillot jaune sur la Grande Boucle, le dopage est désigné comme l’une des causes de la mort du champion du monde 1965.
En fin de contrat au sein de la formation Peugeot, le récent vainqueur de Paris-Nice est décidé à briller sur ce Tour de France. Il n’hésite donc pas à abuser d’amphétamines. Et au pied du Mont-Ventoux, il avale même une flasque de cognac pour se donner un coup de boost. Mais à quelques kilomètres du sommet, il s’effondre sur le bas-côté. Et s’il est relevé par des spectateurs et repart, il retombe peu après. Les efforts des médecins ne suffiront pas. Transporté à l’hôpital d’Avignon par hélicoptère, il y décède à seulement 29 ans.
Le dopage pointé du doigt
A en croire le rapport d’autopsie, la mort de Tom Simpson « est due à un collapsus cardiaque imputable à un syndrome d’épuisement dans l’installation duquel ont pu jouer certaines conditions atmosphériques défavorables (chaleur, anoxémie, humidité de l’air), un surmenage intense, l’usage de médicaments du type de ceux découverts sur la victime qui sont des substances dangereuses. » Le dopage est clairement pointé du doigt. « À cet égard, les experts toxicologues confirment qu’il a été décelé dans le sang, les urines, le contenu gastrique et les viscères du défunt, une certaine quantité d’amphétamine et de méthylamphétamine, substances qui entrent dans la composition des produits pharmaceutiques retrouvés dans les vêtements de Simpson, précise le rapport. Les mêmes experts précisent que la dose d’amphétamine absorbée par Simpson n’a pu, à elle seule, déterminer sa mort ; qu’elle a pu, en revanche, l’entraîner à dépasser la limite de ses forces et, par là-même, favoriser l’apparition de certains troubles liés à son épuisement. »
Le peloton et les organisateurs sont sous le choc. Le lendemain, les coureurs laissent son coéquipier et ami Barry Hoban l’emporter. Surtout, l’été suivant, alors que les coureurs étaient jusqu’alors vent debout contre les contrôles anti-dopages, ceux-ci deviennent systématiques à l’arrivée de chaque étape. De même, le ravitaillement en course, jusque là interdit, est désormais autorisé.
Source: Sports.fr