Tour de France 2023 - 12e étape - Thibaut Pinot n'y a jamais cru : "Je suis mort, je n’ai aucun regret"
En voyant Thibaut Pinot jaillir du maigre peloton maillot jaune à 87 kilomètres de l’arrivée et opérer la jonction avec le groupe de tête aussi rapidement et "facilement" sur ce qui allait s’avérer être la bonne échappée du jour, on a vraiment cru que ce serait le jour du Franc-Comtois. Mais non. Le vainqueur était effectivement dans ce groupe de 15, mais ce fut Ion Izagirre, pas Pinot. Si nous y avons cru, l’intéressé, pas du tout.
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En réalité, il n’avait plus rien dans les jambes. "C'était vraiment au courage aujourd'hui. Je suis mort. Non, je n'ai aucun regret aujourd'hui. J'ai donné tout ce que j'avais. C'était dur", a expliqué le grimpeur tricolore à l’arrivée à Belleville-en-Beaujolais. Son aisance du milieu d’étape n’était donc qu’une illusion et le retour à la réalité s’est vite imposé. En difficulté (relative), il l’était quasiment depuis le départ de cette 12e étape.
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"Je n'avais pas vraiment de bonnes sensations aujourd'hui, assure-t-il. J'étais à fond. On a fait un effort au début de course, on s'est fait piéger. Je ne m'en suis jamais remis. C’était tellement dur qu’il était difficile de prendre du plaisir, mais ça fait quand même du bien d’être devant." Au final, presque un coup pour rien donc pour le coureur de l’équipe Groupama -FDJ.
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Avec Gaudu, rien ne change
A une nuance près : il était le mieux placé au classement général au sein de cette échappée et en reprenant trois minutes au groupe maillot jaune, il s’est recalé, pour une poignée de secondes, dans le Top 10. Au bout du bout de celui-ci, certes, au 10e rang, mais il a tout de même grappillé cinq places à la faveur de cette journée dite de transition mais en réalité terriblement éreintante.
Sauf que Pinot s’en moque, du classement général. Il n’a pas cessé de le marteler depuis le Grand départ de Bilbao et même un peu avant. Pendant une bonne heure, l’avance des hommes de tête sur le peloton principal a même dépassé les quatre minute trente. Virtuellement, c’est le Top 5 que le protégé de Marc Madiot pouvait alors envisager. Mais le virtuel, peu lui importe. Il aurait préféré, concrètement, lever les bras. Un de ses deux objectifs sur ce Tour, avec le fait d’apporter le soutien maximal à Gaudu.
Il est même resté derrière David Gaudu. Juste derrière, puisque le Breton occupe lui la 9e place. Ça n’a l’air de rien, mais cela évite (peut-être) un débat dont personne n’a envie chez Groupama, celui du leadership. Entre les deux hommes, tout reste donc limpide et le récent 5e du Giro l’a confirmé jeudi soir. "Je ne me suis pas du tout préoccupé du classement général, a-t-il expliqué. Même si je passe 10e, David reste un cran au-dessus de moi. Le topo reste le même : aller dans les échappées et aider David."
Quand bien même il se serait repositionné un peu plus haut, notamment devant son chef de file, cela n’aurait pas changé la donne : "Cette journée ne change rien, je risque d’ailleurs de payer mes efforts demain (vendredi, à l’arrivée au Grand Colombier, NDLR). La suite du programme de ce Tour de France est très difficile, et ça va aller crescendo." Il remettra sans doute ça tôt ou tard mais, vu son état à Belleville-en-Beaujolais, ce ne sera sans doute pas pour tout de suite.
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Source: Eurosport FR
