Le 1er mai, Marine Le Pen troque la statue de Jeanne d’Arc pour Le Havre, ville d’Édouard Philippe
VALENTINE CHAPUIS / AFP VALENTINE CHAPUIS / AFP
POLITIQUE - La bataille de Normandie ? Le Rassemblement national de Marine Le Pen attend environ 1400 de ses militants ce lundi 1er mai au Havre (Seine-Maritime), une manière de relancer sa traditionnelle fête du 1er-Mai. Terminées, donc, les célébrations consacrées à Jeanne d’Arc, place désormais à une « Fête de la nation » tournée vers la « paix sociale ».
« C’est un choix social dans le contexte actuel », selon les mots d’un cadre du RN, cité par l’AFP, faisant par ailleurs valoir « les gros scores » obtenus lors des législatives de l’année dernière par les candidats frontistes dans plusieurs circonscriptions du département. Des terres jusqu’alors peu porteuses pour le parti à la flamme.
« Ce qu’on joue, c’est le peuple contre Macron », a-t-il poursuivi, sur fond de contestation latente de la réforme des retraites, à laquelle le RN s’est opposé sans toutefois participer aux cortèges.
Philippe ironise, Médine s’organise
Marine Le Pen, qui doit clore la journée après une prise de parole du nouveau président du parti Jordan Bardella, entend « faire un bilan du projet de déconstruction, de dépossession et d’expropriation d’Emmanuel Macron », a-t-elle expliqué dans un entretien paru dimanche dans Le Parisien. Fustigeant l’exécutif, la patronne de l’extrême droite française a de nouveau estimé qu’il n’existait que « trois sorties possibles dans une crise : la dissolution de l’Assemblée, le référendum ou la démission du président ».
Au Havre, cité ouvrière et bastion syndical, le banquet du RN sera concurrencé par une « contre-manifestation » organisée par plusieurs associations, ainsi que le rappeur havrais Médine. Elle se tiendra à bonne distance du raout lepéniste, prévu au Carré des docks, là où le maire de la ville, un certain Édouard Philippe, avait lancé son parti Horizons il y a dix-huit mois.
Un avertissement, alors que plusieurs sondages d’intention de vote pour la prochaine élection présidentielle désignent Marine Le Pen et Édouard Philippe comme des possibles adversaires au second tour ?
« C’est un clin d’œil qui m’amuse », admet le numéro deux du parti, Sébastien Chenu. Dans un entretien au quotidien régional Paris-Normandie paru dimanche, Jordan Bardella a quant à lui fait part de son ambition « d’avoir un maire RN au Havre en 2026 », en lançant : « Nous sommes au Havre chez nous ».
« Mais bien sûr… », lui a répondu tout en ironie l’ancien Premier ministre sur Twitter avant de critiquer l’arrogance du numéro 1 du RN, lundi, sur BFM Normandie. « Arriver comme ça en disant cela, c’est toujours curieux et je ne suis pas sûr que les Havraise et les Havrais apprécient beaucoup », a notamment cinglé l’édile, expliquant au passage qu’il n’a pas voulu prendre d’arrêté d’interdiction pour éviter le risque de donner une victoire juridique à l’extrême droite.
Mais bien sûr… https://t.co/zNlbgUSfoT — Edouard Philippe (@EPhilippe_LH) Voir le tweet
Le rendez-vous du 1er-Mai doit surtout lancer la pré-campagne des Européennes, qui se tiendront dans un an, pour lesquelles Jordan Bardella - future probable tête de liste - a confié la direction de campagne au député Alexandre Loubet. « On attend le scrutin avec gourmandise : ça sera un référendum pour ou contre Macron », trépigne une figure du parti, qui prédit « un coup de semonce ».
À voir également sur Le HuffPost :
Source: Le HuffPost