Mariage pour tous : dix ans après, Zemmour et Bellamy toujours hostiles à la réforme
En cas d'accession au pouvoir, aucun des deux n'abrogerait pour autant la loi.
Opposés au mariage pour tous voté il y a dix ans, le président de Reconquête! Éric Zemmour comme l'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy ont dit dimanche 23 avril ne rien regretter, s'inquiétant chacun d'un glissement vers la légalisation de la gestation pour autrui. «Quand je relis ce que j'ai pu écrire ou dire à cette occasion-là, je constate que tout ce que nous disions avec ceux qui s'opposaient» au mariage pour tous «s'est réalisé», a affirmé sur Radio J François-Xavier Bellamy. «Ce qui était en jeu, c'était un modèle de société qui incluait l'extension de la PMA (...) et la gestation pour autrui», a-t-il soutenu, assurant que «ce que nous dénoncions a fini par advenir».
Si la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes est effectivement autorisée en France depuis fin septembre 2021, ce n'est pas le cas de la gestation pour autrui (GPA). Pour le vice-président des LR, son opposition au mariage homosexuel revenait en réalité à «un choix global». «Je ne considère pas comme un progrès la gestation pour autrui», «et je ne voudrais pas m'excuser de ça», a-t-il ajouté, exprimant sa rancune envers «ceux qui ont hystérisé ce débat». «Le moins que l'on puisse dire est qu'à l'époque, le fait de témoigner de manière paisible et argumentée nos réserves nous valait immédiatement d'être insultés pendant des mois», a-t-il regretté.
«Une étape dans un projet beaucoup plus long»
Interrogé sur BFMTV , le président de Reconquête! Éric Zemmour a tenu la même ligne, ne souscrivant pas à «l'accumulation des mea culpa» récents, notamment des ministres Gérald Darmanin et Christophe Béchu, qui ont regretté leur combat contre le mariage pour tous. «J'étais hostile à ce mariage pour tous parce que (...) je savais que ce mariage était une étape (...) dans un projet beaucoup plus long», a-t-il développé. «En vérité, après le mariage (...) il était prévu qu'il y ait ensuite la PMA pour les femmes seules et les couples de lesbiennes et la GPA pour les hommes homosexuels. Eh bien on y est presque», a-t-il assuré.
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Se défendant d'être «homophobe» - «je n'en ai cure, chacun fait ce qu'il veut» - Éric Zemmour a estimé que la légalisation du mariage pour tous avait «donné l'impression à des gens que tout foutait le camp» et que se jouait une «rupture civilisationnelle».
En cas d'accession au pouvoir, ni François-Xavier Bellamy ni Éric Zemmour n'abrogeraient pour autant la loi. «Le vrai sujet, c'est l'avenir et la question de la GPA qui fait l'objet d'une ambivalence terrible», a assuré l'eurodéputé LR, quand Éric Zemmour a répété que ce n'était pas sa «priorité».
D'autres personnalités politiques qui avaient voté contre le mariage pour tous ont affirmé avoir changé d'avis. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a reconnu s'être «trompé». «Si c'était à refaire, je voterais le texte du mariage pour tous», a-t-il déclaré dans un entretien à la Voix du Nord . L'ancien ministre Damien Abad explique à BFMTV avoir voté contre par «devoir de loyauté» pour sa famille politique. «En réalité, j'étais plutôt favorable», indique-t-il. La présidente de l'Île-de-France Valérie Pécresse, le député Renaissance Eric Woerth ou le maire de Nice Christian Estrosi font également partie des politiques ayant voté contre le mariage pour tous en 2013 et ayant changé d'avis.
Source: Le Figaro