Tarifs des médecins : la consultation chez le généraliste bientôt revalorisée à 26,50 euros

April 24, 2023
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Il coûtera bientôt plus cher d’aller chez son médecin traitant. Deux mois après l’échec de leur négociation avec l’Assurance maladie, les six syndicats représentatifs de médecins libéraux ont appris ce lundi matin l’arbitrage établi par la haute fonctionnaire désignée pour cette tâche, l’ancienne inspectrice des affaires sociales Annick Morel.

Toutes les consultations médicales vont augmenter de 1,50 euro dans six mois au plus tôt, soit vraisemblablement à l’automne. Ainsi, la visite chez un généraliste passera à 26,50 euros et celle chez un spécialiste, à 31,50 euros. La partie non remboursée par l’Assurance maladie pour la consultation de base demeure de 30 %, c’est-à-dire qu’elle passera de 7,50 euros à près de 8 euros, nous indiquent trois des principaux syndicats. « Le ratio ne bouge pas », confirme-t-on au ministère de la Santé.

Ce fameux « ticket modérateur » peut être pris en charge par la mutuelle. Si ce n’est pas le cas, c’est à vous de régler. De quoi éloigner des soins certains des patients les plus précaires ? « Je ne pense pas que ces 50 centimes d’euros supplémentaires seront bloquants, même si on est conscient du contexte difficile », estime Luc Duquesnel, président de la branche généraliste de la Confédération des syndicats médicaux français, rappelant que « des aides financières existent ». La Complémentaire santé solidaire, notamment, rembourse ce qui n’est pas pris en charge par l’Assurance maladie.

Un minimum de 30 euros

Ces sommes de 26,50 et 31,50 euros étaient, précisément, celles proposées par l’Assurance maladie fin février… mais refusées en bloc par ces mêmes syndicats, malgré une enveloppe de 1,5 milliard d’euros par an pour, à terme, revaloriser les consultations. « Ça ne rime à rien, quand on voit l’inflation », tonne Jérôme Marty, à la tête de l’UFMLS.

Les représentants des médecins réclamaient un minimum de 30 euros la consultation chez le généraliste (voire 50 euros pour certains collectifs). Ils s’étaient vivement opposés au « contrat d’engagement territorial » (CET) ouvrant ce deuxième niveau de prix de 30 euros aux praticiens acceptant certaines contreparties : prendre plus de patients, faire des gardes de nuit, exercer dans un désert médical, travailler le samedi matin…

Finalement, ce CET n’a pas été conservé dans l’arbitrage. L’absence d’accord a aussi fait tomber d’autres nouvelles mesures en faveur des assistants médicaux et des « soins non programmés » (sans rendez-vous). La « consultation initiale d’inscription » pour une personne en affection de longue durée (ALD) mais n’ayant pas de médecin traitant sera, elle, rémunérée à hauteur de 60 euros. Environ 700 000 patients sont potentiellement concernés, et ce dossier est l’une des priorités affichées du gouvernement.

De nouvelles négociations rapidement ?

Le ministre de la Santé a annoncé, dans la foulée, qu’il allait approuver cet arbitrage. Celui-ci « comporte des objets déterminants pour améliorer la réponse aux besoins de santé des Français », a-t-il justifié dans un communiqué. Les syndicats de médecins, qui n’ont pas leur mot à dire, se projettent de leurs côtés vers une reprise des négociations afin d’aboutir le plus tôt possible à une nouvelle convention. « Un règlement arbitral est toujours moins bien qu’un règlement négocié », a convenu Annick Morel ce lundi matin.

L’Assurance maladie se dit « convaincue que ce dialogue portera ses fruits, et permettra ainsi de porter les ambitions du Gouvernement, et de tous les professionnels de santé, en matière d’accès aux soins pour les assurés et d’attractivité de la médecine libérale ».

Source: Le Parisien