Papèteries de Condat : la région réclame au groupe Lecta de rembourser 19 millions d'euros d'aides

July 13, 2023
250 views

La maire du lardin, la sénatrice, deux députés, la région, ils sortent l'air désabusé après deux heures et demi de réunion dans les bureaux de la préfecture. Les salariés sont là dehors, à les attendre. Les élus locaux ont rencontré la direction des papèteries de Condat ce jeudi 13 juillet, pour réclamer des explications sur la fermeture de la ligne 4, la ligne de papier couché, avec 187 suppressions de postes à la clé.

ⓘ Publicité

Dominique Bousquet, le président de la communauté de communes du Terrassonnais, dit avoir parlé à un mur : "Ils n'avaient qu'une idée à faire passer : il n'y a plus de marché, il faut fermer la 4 et faire de la glassine. Ils n'étaient là pour dire que ça, et sans argument", fulmine-t-il. "Les 10 premières minutes ont été hallucinantes", ajoute Sébastien Peytavie, le député Nupes du Périgord noir : "Ils n'étaient absolument pas capables de répondre aux questions avec des chiffres précis".

Un prêt à taux zéro de 19 millions d'euros

Le conseil régional a demandé lors de la réunion au groupe espagnol Lecta de rembourser 19 millions d'euros d'aide accordée à Lecta en 2020, pour moderniser la ligne 8, celle du papier glassine. Il s'agissait d'un prêt à taux zéro. "C'est tout à fait normal !", réagit Philippe Delord, représentant CGT des Condat : "On donne 33 millions d'euros d'aides et ils suppriment 187 emplois, alors que l'une des conditions de l'aide de la région était le maintien de 400 emplois sur le site".

Face à eux, le groupe espagnol propriétaire des papèteries a demandé aux élus locaux de le "laisser faire calmement" leur plan de sauvegarde de l'emploi, sinon cela risquerait de "pénaliser" les salariés, assure Dominique Bousquet. Mercredi, un millier de personnes ont manifesté dans les rues du Lardin pour réclamer le maintien des emplois et de la ligne 4 des papèteries.

Lecta veut faire "monter en puissance" la ligne 8

La préfecture, qui a organisé la réunion, note des "engagements" donnés par l’entreprise lors de la réunion** : "Le non-démantèlement de la ligne 4 qui ne sera pas démontée", l’achèvement des travaux de la chaudière pour une mise en service en juillet 2024 qui doit permettre de réduire les coûts de production, et "la montée en puissance de la ligne 8", la dernière ligne de production du site, pour "assurer l’avenir du site".

Les élus locaux comptent maintenant beaucoup sur le Chef de l'Etat. Ils ont envoyé le dossier Condat au cabinet d'Emmanuel Macron, en espérant qu'il s'en saisisse au nom de sa promesse de "réindustrialiser le pays". Le groupe Lecta, contacté par France Bleu Périgord, n'a pas donné suite à nos sollicitations.

Source: France Bleu