L'armée russe envoie au casse-pipe des soldats drogués jusqu'à l'os

July 14, 2023
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Temps de lecture: 2 min — Repéré sur Insider

Droguer ses soldats pour faire sauter leurs inhibitions: c'est apparemment la politique que la Russie a décidé de mener. Un rapport émanant d'un think tank britannique, qui date du 19 mai mais vient d'être épluché par Insider, fait en effet état de l'utilisation de certaines substances destinées à booster l'énergie, la volonté et l'inconscience des troupes russes.

S'intéressant à l'évolution des tactiques déployées par la Russie dans le cadre de la deuxième année de «sa» guerre contre l'Ukraine, le Royal United Services Institute for Defence and Security Studies (RUSI) s'appuie sur des témoignages de militaires ukrainiens affirmant avoir dû faire face à des soldats russes «sous l'influence d'amphétamines ou d'autres substances narcotiques».

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Ces hommes sous substances seraient avant tout des conscrits, des anciens du Groupe Wagner, et des recrues mobilisées çà et là. L'ensemble forme ce que certains nomment l'«infanterie jetable» de la Russie: des soldats pas toujours bien préparés, pas toujours bien dans leur tête, qui oublient soudain leurs doutes ou leurs scrupules une fois leur traitement avalé.

Selon le rapport du RUSI, ces troupes de fortune et d'infortune sont envoyées au front, en petits groupes, avec pour ordre de perturber les lignes ukrainiennes encore et encore, «jusqu'à être tués». Sous l'effet des amphétamines, ces hommes font preuve d'une obstination absolue, ne craignent absolument pas le danger ou les blessures, et se donnent donc à 100% en se croyant inarrêtables. Jusqu'à ce qu'ils soient arrêtés.

Supérieurs sous influence

Un peu plus tôt en juillet, un soldat russe en captivité avait révélé à CNN que du côté du commandement aussi, la consommation de drogues battait souvent son plein, et que ses propres supérieurs avaient pris d'importantes quantités d'anti-douleurs avant de donner des ordres absurdes et suicidaires à leurs soldats.

Cette stratégie d'une tristesse absolue n'est hélas pas inédite, comme l'explique Mick Ryan, ancien major général de l'armée australienne, qui raconte à Insider avoir été témoin de pratiques similaires. C'était en 2000, à la frontière du Timor oriental. «Il n'y a rien de nouveau. Envoyer des troupes sous l'influence de drogues, c'est en fait plutôt commun dans l'histoire militaire», commente-t-il.

Dans un autre article publié en mai, Insider citait d'autres exemples de troupes envoyées faire le sale boulot, et elles aussi boostées chimiquement par leur commandement. Parmi elles, certains militaires anglais de la Première Guerre mondiale, qui recevaient de l'héroïne à s'injecter avant les combats, ou encore ces soldats allemands shootés à la méthamphétamine à la fin des années 1930.

Durant la guerre menée face au Vietnam, l'armée américaine avait également fourni du speed et des anti-douleurs à ses soldats, pour un total de 225 millions de plaquettes distribuées entre 1966 et 1969.

Source: Slate.fr