Haut-Karabakh : des milliers de personnes manifestent pour demander l’ouverture du corridor vers l’Arménie

July 14, 2023
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Des milliers de personnes ont manifesté, vendredi 14 juillet, à Stepanakert, la capitale du Haut-Karabakh, pour demander la réouverture du corridor de Latchine, la seule route entre l’Arménie et cette région séparatiste, fermée cette semaine par l’Azerbaïdjan, a constaté un correspondant de l’Agence France-Presse. Environ 6 000 manifestants se sont réunis dans la matinée sur la place principale de la ville. La fermeture du corridor de Latchine, selon l’Arménie, suscite le risque d’une grave crise humanitaire au Haut-Karabakh.

La veille, le ministre d’Etat Gurgen Nersisyan, un responsable du Haut-Karabakh, a demandé sur les réseaux sociaux à la Russie, qui dispose sur place d’un contingent de soldats de maintien de la paix depuis fin 2020, de rétablir la circulation sur le corridor. « La situation est terrible et aura des conséquences irréversibles dans quelques jours », a-t-il ajouté.

Pénuries de vivres et de médicaments

L’Azerbaïdjan a annoncé mardi avoir suspendu la circulation dans le corridor au motif que des chauffeurs travaillant pour la branche arménienne de la Croix-Rouge auraient fait de la « contrebande » de marchandises sur cet axe, ce que rejette le Comité international de la Croix-Rouge.

Jeudi, le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a annoncé qu’il participera samedi à des négociations avec l’Azerbaïdjan sous l’égide de l’Union européenne, tout en dénonçant un « blocus » illégal du Haut-Karabakh.

Depuis décembre, l’Arménie alerte la communauté internationale quant aux pénuries de vivres et de médicaments causées par les restrictions de circulation sur le corridor. En avril, l’Azerbaïdjan avait annoncé la création d’un barrage routier à l’entrée du corridor de Latchine, pour des raisons sécuritaires, alors que des incidents armés entre forces arméniennes et azerbaïdjanaises se produisent encore régulièrement.

Les deux pays du Caucase se disputent le Haut-Karabakh depuis la fin des années 1980, entraînant deux guerres dont la dernière, en 2020, a vu la défaite des forces arméniennes et des gains de territoire importants pour l’Azerbaïdjan. Une partie de l’enclave, à majorité ethnique arménienne mais située sur le territoire internationalement reconnu de l’Azerbaïdjan, reste sous le contrôle de séparatistes arméniens, mais elle est désormais entourée de territoires tenus par Bakou.

Source: Le Monde