Marin de Viry: "Cérémonie des Molières, quand l’indignation outrée vire à l’obscène"
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TRIBUNE - Interpellée durant la cérémonie des Molières par deux comédiennes sur scène concernant la réforme des retraites, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, s’est levée et a répondu vivement. L’écrivain* et critique littéraire se réjouit de cette réaction et dénonce les postures et l’indignation factice de certains artistes.
L’incident ayant affecté la trente-quatrième cérémonie des Molières illustre à merveille les remarques lumineuses de Jean Baudrillard sur le monde contemporain: pour l’auteur de La Société de consommation (1970), ce monde est lardé de «simulacres», et il s’épanouit dans «l’obscène». Et c’est un peu lassant… Simulacre de la misère matérielle et morale, quand deux artistes syndiquées interpellent la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, en pleine cérémonie, lui expliquant que les acteurs ne sont pas des «chiens» - expression tirée d’une phrase prononcée par Gérard Philipe en… 1957, semble-t-il. Il ne s’agit pas de nier que la situation difficile de certains artistes justifie une réponse sociale. Mais en reprenant cette image, les «interpellateurs» font semblant de croire que le régime des intermittents du spectacle, le plus protecteur au monde des artistes et des collaborateurs des professions culturelles, n’a pas été créé dans notre pays, ou ne fonctionne pas.
C’est faire comme si la…
Source: Le Figaro