Russie : les services secrets auraient déjoué des attentats contre deux personnalités médiatiques
Les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé samedi avoir empêché les assassinats de la rédactrice en chef du réseau de télévision RT (anciennement Russia Today) Margarita Simonian, l’une des principales voix de la machine médiatique du Kremlin, et de Ksenia Sobtchak, une célèbre influenceuse critique de l’offensive en Ukraine.
Dans un communiqué, le FSB assure avoir interpellé, la veille, à Moscou et dans la région russe de Riazan, des membres d’un groupe néonazi dénommé « Paragraphe-88 » et recrutés par les services ukrainiens, contre rémunération, pour tuer ces deux cibles. L’AFP ne peut pas confirmer ces allégations de source indépendante.
Margarita Simonian est l’un des visages les plus connus de la guerre menée par Moscou sur le terrain de l’information, en parallèle de l’offensive en Ukraine. Elle se décrit comme « soldate de l’information ».
💬 "Je suis née en Russie, je suis la rédactrice en chef d'un média gouvernemental et je me positionne uniquement du côté russe (...) Nous sommes les soldats de notre patrie"
➡ Margarita Simonian, rédactrice en chef de Russia Today et "soldate de l'information"#LigneRouge pic.twitter.com/EIvhOs4xSv — BFMTV (@BFMTV) June 19, 2023
Elle a réagi sur Twitter, avec une phrase martiale : « Donnez-les à mon père pour leur rééducation. Il en fera de vrais hommes », au-dessus d’un communiqué sur un tribunal de Moscou qui « envisage de choisir une mesure préventive pour les accusés qui avaient préparé une tentative d’assassinat contre » elle.
Отдайте их бате моему на перевоспитание. Он из них сделает настоящих мужиков. pic.twitter.com/73JMgUBhXh — Маргарита Симоньян (@M_Simonyan) July 15, 2023
Ksenia Sobtchak est, elle, la fille d’un ancien maire de Saint-Pétersbourg, Anatoli Sobtchak, qui fut le mentor de Vladimir Poutine. Elle anime une chaîne YouTube très suivie en Russie et souvent critique des autorités. Elle s’était présentée à la présidentielle russe contre Poutine en 2017.
Surnommée la "Paris Hilton russe", Ksenia Sobtchak vient de déclarer sa candidature à la présidentielle contre Vladimir Poutine. pic.twitter.com/paMEz4n2jD — Brut FR (@brutofficiel) October 21, 2017
Ksenia Sobtchak a n’a pas caché son opposition à l’attaque en Ukraine, fin février 2022. Elle a quitté plusieurs fois, temporairement, le territoire russe depuis le début du conflit. Est-ce parce qu’elle est considérée comme « la filleule de Vladimir Poutine » qu’elle a été la cible potentielle de ce groupe qualifié de néonazi par le Kremlin ?
Selon le FSB, « un fusil d’assaut Kalachnikov avec 90 cartouches, des couteaux, des poings américains, des matraques en caoutchouc, des menottes, des galons avec des insignes nazis, de la littérature nazie, ainsi que des ordinateurs contenant des informations confirmant son intention criminelle », ont été saisis, rapporte une chaîne de télévision vénézuélienne. Des éléments qui ne peuvent être vérifiés.
Kiev ne fait aucun commentaire
Début avril, Maxime Fomine, un des blogueurs militaires pro-Kremlin les plus connus, avait été tué dans un attentat à la bombe dans un café de Saint-Pétersbourg, lors d’un événement organisé par le groupe Wagner. Son chef, Evgueni Prigojine, avait assisté en personne aux funérailles à Moscou.
En août 2022, Daria Douguina, la fille d’un célèbre idéologue pro-Kremlin, avait également été tuée dans un attentat à la bombe près de Moscou. De l’avis même des services secrets américains, Kiev est derrière l’attaque à la voiture piégée qui avait coûté la vie à la jeune femme.
Source: Le Parisien
