Tour de France. Les explications du photographe de l’une des motos qui a gêné Pogacar à Joux Plane

July 16, 2023
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Tadej Pogacar, gêné par deux motos dans le dernier kilomètre du col de Joux Plane alors qu’il tentait de placer une offensive pour distancer Jonas VIngegaard. L’image a fait réagir, aussi bien les fans sur les réseaux sociaux, frustrés de voir cette attaque avortée, que les commentateurs et consultants du Tour de France. « Mais qu’est-ce qu’elles font les motos ! » s’est même exclamé Laurent Jalabert en direct à l’antenne sur France Télévisions au moment de l’évènement.

Au coude à coude dans le denier kilomètre de l’ascension, les deux ultras favoris du Tour, s’apprêtaient à se disputer les huit secondes de bonus offertes au premier coureur franchissant le sommet du col hors catégorie, quand Tadej Pogacar a été coupé dans son élan par deux motos presse, l’une transportant un cameraman de France Télévisions, et l’autre Bernard Papon, un photographe du journal L’Équipe. C’est ce dernier qui a raconté sa version de l’incident au quotidien pour lequel il est chargé de documenter le Tour de France 2023.

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Le photographe était présent, juste au moment de l’attaque de Tadej Pogacar, quelques mètres devant les coureurs, chargé de prendre des photos, non seulement pour L’Équipe, mais aussi pour l’ensemble des organismes de presse présents sur la Grande Boucle. En effet, dans des situations de grande affluence, comme hier dans le col de Joux Plane, un seul photographe est missionné pour prendre des photos pour ses collègues, restés à l’arrière de la course. Malgré, la mise en place de ce dispositif, l’incident n’a pas pu être évité.

« La prochaine fois j’accélère et je ne prends pas la photo, tant pis ! »

« Quand je vois que Pogacar démarre, je le dis à mon pilote, qui me répond qu’il ne peut tout simplement pas décrocher » explique ainsi le photographe, avant de décrire le dilemme dans lequel il s’est trouvé au moment de l’incident, « quand Pogacar arrive sur nous, on se retrouve dans une situation délicate. Le public est tellement dense qu’il y a un choix à faire dans l’instant : casser l’effort du coureur ou se ranger dans le public et blesser des personnes ». Bernard Papon plaide coupable : « J’aurais dû demander à mon pilote de prendre du champ plus vite et plus tôt. La prochaine fois j’accélère et je ne prends pas la photo, tant pis ! On a commis une erreur et j’en suis profondément navré pour Tadej Pogacar et pour le spectacle ». Dans la soirée, le jury des commissaires du Tour a d’ailleurs annoncé la suspension, pour la 15e étape, des deux motos qui ont gêné Pogacar, ajoutant une amende de 500 francs suisses pour le pilote et le passager de chaque véhicule.

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Questionné sur l’évènement par France Télévisions, juste après l’arrivée, Tadej Pogacar, s’il s’est montré déçu, n’a pas souhaité charger les motards impliqués dans l’incident, « Des motos n’ont pas pu se dégager. C’est comme ça. On réessaiera une autre fois ». En plus de questionner sur la place des motos et des véhicules suiveurs sur le Tour, la péripétie du col de Joux Plane, conduit aussi les acteurs du Tour à se poser la question de l’influence des spectateurs, toujours plus nombreux dans le final des étapes.

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« Réfléchir à mettre des barrières dans les 3 ou 4 derniers kilomètres d’une montée »

« Jonas et Pogacar ont dû ralentir parce que les motos ne pouvaient pas passer à cause du public. C’est dommage. On en vient au point où il va falloir réfléchir à mettre des barrières dans les 3 ou 4 derniers kilomètres d’une montée », plaide par exemple Grischa Niermann, directeur sportif de Jumbo-Visma, l’équipe de Jonas Vingegaard, dans les colonnes du journal l’Equipe. Bernard Papon, le photographe impliqué dans l’incident, explique aussi : « Sans me chercher aucune excuse, le public a des comportements différents, l’atmosphère est plus souvent du type de celle du virage des Hollandais dans l’alpe d’Huez. »

Source: Ouest-France