Témoignage - Romuald est mécontent de la livraison de sa Tesla Model S Plaid
Romuald se souvient encore du temps où Tesla déroulait le tapis rouge à la livraison des premières Model S. Aujourd’hui, il témoigne de deux mésaventures assez hallucinantes qui lui font déjà espérer une offre intéressante auprès de la concurrence. C’était pour un Model X et sa toute nouvelle Model S Plaid.
Pas un client ordinaire
Si le témoignage de notre lecteur est si intéressant, c’est parce qu’il a un lien de cœur très fort avec les voitures électriques de la marque : « Je suis client depuis 2014. J’ai commencé avec une Tesla Model S 85. Depuis, j’ai aussi eu ce modèle en P90, P100, Performance Raven et Plaid ».
Au total, pour ses besoins en déplacements, il a acheté 12 Tesla en 9 ans : « Dont 3 Model 3, 2 Model Y et 2 Model X. J’ai dû dépasser les 400 000 km en tout avec elles, dont 120 000 km avec la P90 que j’ai conservée 6 ans. Je suis vraiment ravi de ces voitures à l’usage. Et j’aime beaucoup cette marque ».
Romuald roule beaucoup, pour ses besoins professionnels en particulier. Il s’est aussi jusque-là montré en véritable ambassadeur de ces voitures : « En matière de rapport prestations, autonomie et tarifs, elles constituent les meilleures offres du marché. J’ai convaincu pas mal de personnes autour de moi. Ma belle-mère roule en Tesla, mon beau-père aussi, ainsi que des amis ».
Tapis rouge
Lors de notre entretien, Romuald a évoqué ce tapis rouge qui se déroulait devant les premiers clients recevant leur Model S en France. J’avais moi-même pu constater cet exceptionnel accueil en septembre 2013, alors que la marque recevait en la Villa Maillot, dans le seizième arrondissement de Paris.
« Lorsque j’ai reçu ma Model S 85 en 2014, l’équipe avait pris une photo, avait sollicité mon témoignage pour le mettre en ligne sur leur site. J’avais mon petit stand, et la voiture était à l’abri sous une couverture ».
Deux ans plus tard, cet esprit était toujours là : « La Model S venait d’être restylée. C’est pour ça que je suis passé à la P90. La livraison avait alors été effectuée au service center de Gennevilliers. Nous étions rappelés au téléphone pour nous demander si tout allait bien, comment on trouvait la voiture. L’esprit était vraiment chouette à l’époque ».
Ce n’est plus comme ça aujourd’hui ? « Non. Le processus peut bien sûr se dérouler correctement. Mais prendre livraison d’une Tesla, même à plus de 130 000 euros, peut être une véritable catastrophe. J’ai ainsi vécu deux malheureuses situations ».
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Model X
La livraison du second Model X de Romuald démarre de façon assez classique : « J’ai été contacté pour procéder rapidement au règlement, car je devais vite venir récupérer ma voiture. Mais une fois le versement effectué, je n’ai plus eu de nouvelles du commercial. J’ai donc appelé au bout de quelques jours ».
Première douche froide : « On m’annonce que mon Model X est toujours à Baltimore. Mon interlocuteur ne comprenait pas pourquoi on m’avait dit qu’il était déjà arrivé au Center de Paris Est, à Bailly. J’ai exigé qu’une solution soit trouvée. On m’a donc attribué un autre Model X. Un rendez-vous a été fixé un vendredi à 14 h 00 ».
Rien ne va se passer comme prévu : « Quand j’arrive, l’immatriculation n’est pas faite. Je dois donc attendre une heure. Une fois que je l’ai, je peux enfin assurer le véhicule. Et là commence une longue attente. La personne qui s’occupait des livraisons n’était même pas au courant de mon arrivée ».
La situation prend une drôle de tournure
Nouvelle déception au bout d’un long moment sans nouvelles : « Vers 17 h 00, on m’apprend que ma voiture ne va pas pouvoir m’être livrée car un rétroviseur a été cassé lors de la préparation. On me propose de me payer un taxi jusqu’à Chambourcy, un autre point de livraison à l’opposé de Paris. Il s’agit de récupérer une autre voiture que j’aurai en prêt pour 4 jours ».
Devant un téléphone qui reste muet, Romuald appelle : « Je crois rêver quand j’entends que le Model X que j’attends est finalement aux normes pour le Moyen-Orient, mais pas pour l’Europe. Comment ont-ils fait alors pour l’immatriculer en France pour moi ? ».
Nouveau dépannage : « J’ai eu alors à disposition une Model S pendant 3 semaines. Au final, j’ai reçu le Model X qui était à Baltimore le mois précédent. La plaque d’immatriculation avant était montée à l’envers, ce qui a rapidement était rectifié par un technicien heureusement agréable. Il y avait aussi une erreur sur ma facture, avec un trop-perçu de 8 000 euros ».
Une aubaine sur une Model S Plaid
Si l’on peut regretter d’avoir à vivre exceptionnellement une livraison chaotique, que penser quand l’épisode se renouvelle, en pire, quelque temps plus tard. En outre, il ne s’agissait pas d’un bas de gamme, mais d’une Model S Plaid.
« Normalement, un tel modèle aurait dû être remis à Bailly, mais le rendez-vous m’avait été donné à Valenton pour 15 h 30 le vendredi 30 juin 2023. Le dernier jour d’un trimestre n’est jamais une bonne date chez Tesla où tout le monde est débordé ».
Pourquoi le rendez-vous a-t-il dans ce cas été fixé ainsi, seulement deux jours auparavant ? « Initialement, j’avais commandé une Model S Plaid en rouge ultra, avec un intérieur beige et un volant classique. Plus tard, j’ai remarqué dans les stocks sur Internet un très bon réajustement tarifaire sur un exemplaire qui différait de ce que je voulais uniquement par le volant Yoke. L’offre n’était valable que jusqu’à ce 30 juin 2023 justement. D’où ce rendez-vous qui devait être placé impérativement dans les deux jours ».
Voiture introuvable sur le site
Lors de l’arrivée de Romuald à Valenton, comme avec le Model X Plaid, l’immatriculation ne lui a pas encore été communiquée : « J’ai dû passer trois appels à Bailly. Nous avons reçu l’information une heure et demie plus tard. Ce qui m’a permis de l’assurer rapidement derrière ».
Chat échaudé… : « Comme ça se pratique chez Tesla, on a voulu me faire signer le bon de livraison avant que je puisse voir la voiture. Cette fois-ci, je n’ai pas cédé. On m’a fait remarquer que le site devait délivrer ce jour-là 500 voitures, et que si tout le monde faisait comme moi, ce ne serait pas gérable. Je n’ai pas cédé davantage ».
La voiture est d’abord introuvable : « Elle n’apparaissait pas sur leur application. La raison que l’on m’a alors donnée est qu’elle devait être en mode hibernation, car présente sur place depuis plus d’un mois. Le rendez-vous était fixé depuis le mercredi précédent : la voiture aurait pu être préparée avant mon arrivée. Ce qui aurait évité cette situation ». Il faudra à nouveau une heure et demie pour que la Model S Plaid commandée soit localisée.
Pas belle à voir
Une voiture neuve, surtout à 130 000 euros, on s’attend à la découvrir rutilante : « Elle était très sale. J’ai exigé qu’elle soit lavée. Il y a quand même un minimum d’attention à accorder pour une voiture de ce prix. On m’a demandé une heure d’attente pour cela. Puis on m’a annoncé que la voiture ne voulait pas recharger. Un technicien a dû venir débloquer la situation. Ce qui n’a finalement pris que 30 minutes. Il y avait vraiment de quoi péter les plombs ! ».
Lorsque la livraison est possible… enfin… théoriquement, de nouvelles mauvaises surprises accueillent le fidèle teslaiste : « Les 2 pare-chocs sont rayés, il y a un défaut de couture sur le tableau de bord en cuir végétal, et la batterie n’a que 3 % de charge. Même pas de quoi rejoindre le Superchargeur le plus proche ».
Nouvel épisode de pétage de plomb : « Devant mon insistance pour avoir plus d’énergie dans le pack, on me renvoie chez un prestataire tout proche qui dispose d’une borne permettant de retrouver 70 kilomètres d’autonomie par heure. Au final, nous quittons, la boule au ventre, Valenton à 22 h 30, soit 7 heures après notre arrivée ».
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Très mécontent
Les démarches entamées par Romuald restent sans suite : « J’avais pris soin de faire constater les défauts sur place. J’ai envoyé trois messages au commercial qui s’est occupé de la vente : Pas de réponse ! J’ai aussi adressé un ticket au service center : Pas de réponse non plus ! J’ai l’impression d’un manque total de professionnalisme et de respect du client ».
Plusieurs jours plus tard, notre lecteur reste encore amer : « On parle beaucoup dans la presse du volume des ventes chez Tesla, mais jamais de l’envers du décor. Internet et les réseaux sociaux témoignent pourtant de cas de mécontentements en forte hausse de la part des propriétaires des véhicules de la marque. Les voitures sont géniales, mais Tesla France n’a clairement pas le nombre d’infrastructures ni le personnel suffisants pour faire face à la hausse de la demande ».
Ce qu’il a envie de dire aujourd’hui, c’est que les électriques du constructeur américain « restent excellentes et toujours au-dessus de la concurrence », et que « si cette dernière arrivait à proposer une offre au moins équivalente », il « n’irait plus chez Tesla ».
La balle est dans le camp de Tesla France
Ce qu’attend Romuald du réseau du constructeur, ce sont déjà deux choses concernant sa Model S Plaid : « Je tiens à ce que ma voiture soit remise en conformité avec ce que l’on attend d’une voiture neuve. Le défaut au tableau de bord et les rayures sur les deux pare-chocs doivent disparaître ».
Il espère également un geste commercial : « Ça pourrait par exemple être de la recharge gratuite sur les Superchargeurs. Je sais bien que le personnel de Tesla est soumis à une politique interne très strict, mais ça n’empêche pas les petits gestes d’excuse qui doivent, par principe, être accordés ».
De manière plus générale, pour la qualité de service, il appelle « Tesla France à ouvrir de nouveaux établissements et à embaucher du personnel. Le rôle du réseau n’est pas seulement de faire acheter des voitures et de dire ensuite à ses clients : ‘Démerdez-vous !’ ».‘
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Romuald pour son témoignage et la rapidité avec laquelle il a répondu positivement à notre sollicitation.
Source: Automobile Propre