Guerre en Ukraine: selon Poutine, la contre-offensive de Kiev n’a pas rencontré le "succès" escompté

July 16, 2023
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LE POINT SUR LA SITUATION - Le président russe affirme que l’armée ukrainienne n’est pas parvenue à briser les lignes de défense. Le Kremlin a également affirmé avoir repoussé une attaque de drones en Crimée.

Le président russe Vladimir Poutine a estimé que la contre-offensive de l'armée ukrainienne, lancée en juin, n'avait pas remporté de succès face à la résistance des défenses russes dans l'est et le sud de l'Ukraine. «Toutes les tentatives de l'ennemi de percer notre défense (...), notamment en utilisant des réserves stratégiques, n'ont pas réussi pendant toute la période de l'offensive. L'ennemi n'a pas obtenu de succès», a estimé Vladimir Poutine.

Situation «positive» pour les forces russes

S'exprimant dans une interview à la chaîne de télévision Rossia-1, diffusée dimanche, il a jugé que la situation était «positive» pour les forces russes sur le front. «Nos troupes se conduisent de façon héroïque. De manière inattendue pour l'adversaire, elles passent même à l'offensive dans certains secteurs et capturent des positions plus avantageuses», a affirmé le dirigeant russe. Vendredi, le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a admis que la contre-offensive de Kiev n'avançait «pas si vite», en assurant que les alliés occidentaux ne mettaient pas la pression sur Kiev à ce sujet.

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Menée depuis juin avec le soutien d'armes lourdes livrées par l'Occident, la contre-offensive progresse lentement face aux troupes russes qui ont le temps d'établir de solides défenses, notamment de redoutables champs de mines, et disposent toujours d'une importante puissance de feu pour pilonner les forces ukrainiennes. Dimanche, l'état-major ukrainien a affirmé que des opérations offensives en direction de Melitopol et Berdiansk, deux villes occupées par la Russie dans le sud de l'Ukraine, se poursuivaient. Plus tôt cette semaine, mardi, le ministre russe de la Défense a lui affirmé que les troupes russes avaient réussi une percée d'1,5 km de profondeur sur une portion du front près de Lyman, dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.

La Russie dit avoir repoussé une attaque de drones en Crimée

La Russie a affirmé dimanche avoir neutralisé au moins dix drones ukrainiens, lancés en Crimée annexée près de Sébastopol, quartier général de la flotte russe en mer Noire régulièrement ciblé par ce type d'attaques. Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir abattu deux drones avec sa défense antiaérienne et en avoir mis hors d'état de nuire cinq autres avec des systèmes de brouillage. Le ministère affirme avoir également détruit deux drones navals de l'armée ukrainienne, des embarcations qui opèrent à la surface de l'eau, sans équipage. «Pas de victime, ni de dégâts après cette attaque terroriste avortée», a-t-il précisé.

Le gouverneur russe de Sébastopol, Mikhaïl Razvojaïev, a lui indiqué sur Telegram, en fin de matinée, qu'un dixième drone aérien avait été neutralisé au-dessus de la mer Noire avec des systèmes de brouillage électronique. Sébastopol est le port d'attache de la Flotte russe de la mer Noire. Depuis le déclenchement de l'offensive contre l'Ukraine, en février 2022, la Crimée, annexée par la Russie en 2014, est régulièrement la cible d'attaques de drones aériens et navals.

La Russie a une «bonne réserve» d’armes à sous munitions, selon Poutine

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé que son armée disposait d'une «bonne réserve» d'armes à sous-munitions, en menaçant de l'employer sur le front en Ukraine si Kiev utilisait ce type d'armement livré par les États-Unis. Washington a annoncé la livraison prochaine à l'armée ukrainienne de ces armes à l'usage très controversé, car les charges qu'elles dispersent peuvent faire beaucoup de victimes civiles collatérales. «En Russie, il y a une bonne réserve d'armes à sous-munitions, de différents types», a souligné Vladimir Poutine, dans une interview à la chaîne de télévision publique «Rossia-1», diffusée dimanche. «Jusqu'à présent, nous ne les avons pas employées, nous n'en avions pas la nécessité, même si nous avons eu une pénurie de munitions bien connue, à un certain moment», a poursuivi Vladimir Poutine. «Mais si elles sont utilisées contre nous, nous nous réservons le droit à des mesures de représailles», a ajouté le président russe.

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Mardi, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, avait déjà affirmé que «si les États-Unis fournissent des armes à sous-munitions à l'Ukraine, les forces armées russes seront contraintes d'utiliser des moyens de destruction similaires». Les soldats ukrainiens accusent déjà depuis le début du conflit l'armée russe d'utiliser ces munitions controversées. Selon Vladimir Poutine, les États-Unis ont annoncé livrer ces armes car ils ont une «pénurie de munitions» à proposer à Kiev. «L'armée ukrainienne utilise par jour de combat jusqu'à 5.000 ou 6.000 obus de 155mm. Or les États-Unis en produisent 15.000 par mois, ils n'en ont pas assez, et l'Europe n'en a pas assez non plus. Ils n'ont rien à proposer de mieux que d'utiliser des armes à sous-munitions», a assuré Vladimir Poutine. Ces armes sont interdites dans nombre de pays, notamment européens, signataires de la Convention d'Oslo de 2008, dont ni les États-Unis ni l'Ukraine, ni la Russie ne sont parties prenantes.

Source: Le Figaro