Le Royaume-Uni signe son adhésion au partenariat de libre-échange transpacifique

July 16, 2023
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Le ministre du commerce et de l’industrie de Singapour, Gan Kim Yong, le ministre du commerce et de l’industrie du Vietnam, Nguyen Hong Dien, et la secrétaire d’État aux affaires et au commerce britannique, Kemi Badenoch, le jour où la Grande-Bretagne signe le traité d’adhésion à l’accord global et progressif pour le partenariat transpacifique, à Auckland, en Nouvelle-Zélande, le 16 juillet 2023. STAFF / REUTERS

Le Royaume-Uni est le premier pays d’Europe à rejoindre l’accord de partenariat transpacifique (CCTPP). Le gouvernement britannique a annoncé la signature, dimanche 16 juillet, en Nouvelle-Zélande de son adhésion au partenariat de libre-échange transpacifique, son accord commercial le plus important depuis le Brexit mais relativisé par les économistes.

Le CPTPP (pour « Comprehensive and Progressive Agreement for Trans-Pacific Partnership ») comptera ainsi douze pays, pour un produit intérieur brut (PIB) de 12 000 milliards de livres sterling (14 000 milliards d’euros), selon un communiqué du ministère du commerce britannique. Le bloc regroupe 500 millions d’habitants et 15 % du PIB mondial avec le Royaume-Uni.

L’adhésion signée, le gouvernement britannique devra le ratifier, ce qui impliquera une étape parlementaire, pendant que les autres pays adhérents poursuivront leur propre processus législatif, selon le communiqué. Citée dans ce communiqué, la ministre du commerce, Kemi Badenoch, a mis en avant les « milliards de livres sterling d’échanges supplémentaires » pour les entreprises britanniques.

Sur la chaîne Sky News dimanche, elle a estimé : « [L’adhésion de Londres au CPTPP montre que] nous ne sommes pas isolés [, que] le Royaume-Uni regarde vers l’extérieur ». « Nous avons un siège dans la région du monde qui a la croissance la plus rapide », a-t-elle affirmé.

Lors de l’annonce, à la fin de mars, de l’accord pour rejoindre le CPTPP, le gouvernement britannique avait mis en avant le fait que l’apport pour l’économie britannique atteindrait 1,8 milliard de livres sterling (2,45 milliards d’euros). Dans un document publié en juin 2021, l’exécutif estimait les retombées à 0,08 % de son PIB.

Doper son commerce international

Depuis sa sortie effective de l’Union européenne (UE) et du marché unique européen au 1er janvier 2021, le Royaume-Uni cherche à nouer des accords commerciaux tous azimuts pour doper son commerce international.

Londres a notamment conclu des traités commerciaux avec l’UE et d’autres Etats européens, mais aussi avec des pays plus lointains comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou Singapour. Des discussions sont en cours avec l’Inde ou le Canada.

En revanche, l’accord tant espéré avec les Etats-Unis se fait attendre, Kemi Badenoch reconnaissant que les chances d’y parvenir sont « très faibles ». « Les Etats-Unis ne concluent aucun accord de libre-échange avec aucun pays », mais « tout dépend de l’administration » américaine, a poursuivi la ministre sur Sky News, « différents présidents ont différentes priorités ».

Là où les défenseurs du Brexit soulignent que celui-ci permet à Londres de conclure des accords de libre-échange de manière indépendante, ses opposants objectent que le Royaume-Uni peinera à compenser les dégâts issus de la sortie de l’UE.

En avril, l’organisme de prévision budgétaire OBR (Office for Budget Responsability) a estimé que l’accord commercial conclu avec l’UE ferait baisser sur le long terme la productivité de 4 % par rapport à l’époque où le Royaume-Uni faisait partie de l’UE.

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Signé notamment par la Nouvelle-Zélande, l’Australie ou encore le Canada et le Japon, le CPTPP est le plus important pacte de libre-échange de la région. La Chine a fait acte de candidature en 2021, mais plusieurs pays voient cette demande d’un mauvais œil.

L’ex-président américain Donald Trump avait annoncé, au début de 2017, le retrait de son pays de cet accord, auquel son pays avait initialement adhéré, avant même son entrée en vigueur – qui a lieu par étapes depuis décembre 2018.

Source: Le Monde