10 millions d’hectares brûlés au Canada : trois infographies sur des mégafeux historiques

July 16, 2023
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Les qualificatifs manquent presque pour décrire les incendies qui touchent actuellement le Canada. Depuis le début de l’année, plus de 10 millions d’hectares sont partis en fumée. Un chiffre jamais atteint, bien loin des 7,3 millions d’hectares de l’année 1989, la plus terrible jusqu’ici.

Ce triste record de 2023 n’est que provisoire, puisque 880 feux étaient actifs dans le pays selon le dernier bilan du Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC) en date de samedi. Parmi eux, 573 étaient considérés hors de contrôle.

Si la situation est exceptionnelle, c’est tant pour la distance parcourue par les flammes que pour le nombre de feux. Depuis janvier, 4 121 incendies ont été dénombrés au Canada. Et toutes les régions sont touchées : d’après le site gouvernemental Ressources naturelles Canada, qui répertorie les points chauds du pays - en excluant ceux liés aux sites industriels - des feux de végétation sont en cours sur la quasi-totalité du territoire.

Les Territoires du Nord-Ouest, la Colombie-Britannique, la région d’Alberta (à l’ouest), et le Québec (à l’est) sont les provinces qui comptent le plus d’incendies en cours. Ce dimanche, plus de 370 feux actifs étaient relevés par le CIFCC rien que pour la Colombie-Britannique.

Autre particularité, en raison de la nature de la forêt boréale (que l’on retrouve au Canada, mais aussi en Alaska, dans le nord de l’Europe et en Sibérie), la végétation peut se consumer pendant très longtemps. Et les feux durer de longues semaines.

Des incendies très difficiles à éteindre

À cela s’ajoutent des difficultés matérielles, qui rendent la lutte contre les flammes particulièrement compliquée. Éric Florès, chef du service départemental d’incendie et de secours de l’Hérault, décrivait auprès du Parisien un accès aux flammes « très laborieux » en raison de l’immensité des forêts. Les routes y sont parfois si éloignées de l’incendie que les pompiers doivent être hélitreuillés.

« On n’attaque pas vraiment le grand feu de flammes, on est plutôt derrière le front et on éteint », expliquait-il début juillet, après avoir passé trois semaines à la tête d’une équipe d’une centaine de pompiers français venus prêter main-forte. Malgré l’aide internationale, les autorités n’ont pas les bras suffisants pour lutter contre tous les incendies et sont contraintes d’en laisser une partie se consumer sans intervenir.

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Les conséquences de ces incendies hors du commun risquent, elles aussi, d’être extrêmes. Les flammes touchent essentiellement la forêt boréale. Or, elle a la particularité de relâcher 10 à 20 fois plus de carbone par unité de zone brûlée que d’autres écosystèmes. Un gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique.

La situation actuelle était redoutée, notamment en raison des conditions climatiques au Canada. Le pays fait face à une grave sécheresse, avec des précipitations très en dessous de la moyenne depuis des mois et des températures élevées. Résultat, de très nombreux incendies se sont déclenchés après des impacts de foudre. Au cours de la deuxième semaine de juillet, près de 400 nouveaux feux ont démarré de cette façon, selon le BC Wildfire Service - le service d’extinction des incendies de forêt de Colombie-Britannique.

In the last seven days B.C. has seen 51,000 lightning strikes, with 76% of those concentrated in the Northwest and Prince George Fire Centres. As a result, 399 new wildfires have started in the last week with 224 of those within the regions focused on today. — BC Wildfire Service (@BCGovFireInfo) July 14, 2023

Source: Le Parisien