Logement, bouclier tarifaire, éducation nationale... quelles orientations pour le budget 2024 ?

July 17, 2023
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LUDOVIC MARIN / AFP LUDOVIC MARIN / AFP

ÉCONOMIE - Prendre un peu d’un côté et donner de l’autre. Le gouvernement prévoit, pour la première fois depuis 2015, une baisse de la dépense publique l’an prochain, actant la fin de la période d’aides massives liées au Covid-19 puis à la crise énergétique, selon un document préparatoire au budget 2024 publié ce dimanche 16 juillet.

Les crédits accordés aux différentes missions de l’État pour 2024, hors intérêts de la dette, atteindront 356 milliards d’euros, en baisse de 4,8 milliards d’euros par rapport à 2023, selon les « plafonds de dépenses du projet de loi de finances 2024 » transmis au Parlement. Compte tenu de l’inflation, encore prévue à 2,6% en 2024 par le gouvernement, la baisse s’élèvera à 3,5% en volume.

Ce premier recul de la dépense publique depuis près d’une décennie est qualifié d’« historique » par le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal dans une interview au journal Les Échos parue dimanche.

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Les perdants

Les économies viennent pour la majeure partie de la fin progressive, courant 2024, des boucliers tarifaires sur les prix de l’électricité et du gaz instaurés pour lutter contre l’inflation. Cela représente près de 14 milliards d’euros d’économies, auxquels s’ajoute aussi la fin du guichet d’accompagnement pour les entreprises très consommatrices d’énergies.

Parmi les autres pistes d’économie, déjà esquissées ces dernières semaines, les dépenses consacrées au logement devraient être réduites avec la suppression du dispositif Pinel et la refonte du Prêt à taux zéro annoncées en juin, l’ensemble représentant 2,3 milliards d’économies « à terme », selon Bercy. Pour la santé, le gouvernement table sur la maîtrise des arrêts maladie et étudie « aussi des pistes relatives au coût des médicaments », précise Gabriel Attal dans son interview aux Échos.

« S’agissant du travail, le chômage baisse et la dépense peut donc baisser aussi », avance-t-il, rappelant par exemple l’objectif de ramener le nombre de contrats aidés à son niveau de 2019 et « de les supprimer complètement dans le secteur marchand. »

Les gagnants

Les contraintes budgétaires et européennes n’ont toutefois pas entravé toutes les revalorisations des missions de l’État.

Gabriel Attal a ainsi défendu un « désendettement vert », mettant en exergue les 7 milliards d’euros de crédits supplémentaires dédiés à la planification écologique. Le chiffre a été annoncé début juillet par la Première ministre. Il permettra de mettre en œuvre les mesures qui seront dévoilées lors du Conseil de planification écologique, déjà deux fois repoussé et qui devrait finalement se tenir à la rentrée. L’accent sera porté sur la rénovation énergétique des logements, des transports plus écologiques ou encore le « fond vert » tournés vers les collectivités.

En parallèle, l’Éducation nationale, premier ministère en termes de dépense, voit ses crédits portés à 64,2 milliards d’euros, soit 3,9 milliards d’euros de plus.

Les fonctions régaliennes de l’État, comme l’armée, l’Intérieur et la justice, sont aussi revalorisées. Le plafond prévisionnel de la défense est ainsi augmenté de 3,3 milliards d’euros à 47,2 milliards d’euros, ce qui bénéficiera aux armements et à la revalorisation des salaires, selon Bercy.

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Source: Le HuffPost