Mercato : ces joueurs dont l'OM ne veut plus
Ils savaient leur mission compliquée depuis la mise au point ferme de Javier Ribalta, en marge de la présentation de Marcelino. "Isaak Touré va commencer avec le groupe, on décidera plus tard ; Pape Gueye pourrait avoir une chance d'être avec nous. Les autres (joueurs prêtés la saison passée, ndlr) doivent trouver une solution le plus vite possible", promettait le directeur du football de l'OM. Les autres ? Jordan Amavi (Getafe), Pol Lirola (Elche), Salim Ben Seghir (Valenciennes) et Konrad de la Fuente (Olympiakos).
Tous sont partis essayer de trouver du temps de jeu sous des latitudes plus clémentes lors du précédent exercice, avec une réussite très relative. Seul le jeune milieu offensif s'est - un peu - mis en évidence dans le Nord. Les trois autres Olympiens, dont le prêt fut un échec total, n'imaginaient pas vraiment que cette sentence prononcée par Ribalta se voulait définitive et obscurcissait totalement leur avenir en Provence.
À ce moment-là, Amavi et Lirola croyaient encore avoir leur chance, profitant du changement d'entraîneur, d'un nouveau système qui rebattait les cartes. L'OM les avait pourtant prévenus de la précarité de leur situation ; mais ils voulaient croire, tout de même, en un retournement de situation que le ballon rond aime enfanter, à force d'efforts à l'entraînement.
Pourquoi un tel traitement ?
Mais l'exemple de Rod Fanni, placé dans un loft à l'arrivée de Marcelo Bielsa avant de s'imposer et de réaliser une belle saison 2014-15, semble très loin pour le Varois, l'Espagnol et l'Américain. C'est en tout cas ce qu'indiquent leurs premiers jours d'entraînement depuis leur reprise lundi, une semaine après les non-internationaux du groupe pro. Malgré la convocation décalée, le retour à La Commanderie fut brutal pour ces nouveaux indésirables. Au programme, des entraînements avec les jeunes, sous l'égide d'un préparateur physique. Si proche et si loin des Kondogbia, Mbemba, Rongier and co., qui apprivoisent petit à petit les méthodes de Marcelino et ont disputé le premier match amical, samedi contre Nîmes. Une rencontre pour laquelle Lirola, Amavi et de la Fuente n'étaient pas convoqués.
En attendant que Renan Lodi soit disponible, l'entraîneur espagnol a utilisé au poste de latéral gauche Brice Negouai, un défenseur central, puis Emran Soglo, un milieu axial qui s'est particulièrement distingué. À droite, hormis Jonathan Clauss, c'est Roggerio Nyakossi qui a occupé le couloir lors de la deuxième période.
Comble du déclassement, les "lofteurs" ne sont plus autorisés à garer leur véhicule sur le parking réservé aux joueurs, et stationnent désormais sur les places dédiées aux autres salariés, loin du vestiaire. Le message de l'OM est clair. Pourquoi réserver un tel traitement à des éléments sur lesquels le club fondait de sérieux espoirs il n'y a pas si longtemps ? "Parce qu'on en a décidé ainsi", répond-on froidement au centre RLD.
L'OM est dans son bon droit, et il n'y a rien d'illégal à constituer plusieurs groupes d'entraînement du 1er juillet au 2 septembre sous certaines conditions (*). Mais la manière interroge. Sera-t-elle efficace ?
L'Italie en ligne de mire pour Lirola
Les joueurs concernés sont attristés par cette situation, et ont abandonné leurs derniers espoirs de se relancer avec un maillot bleu et blanc auquel ils sont attachés, même si, bénéficiant d'un salaire de haut de tableau de Ligue 1, ils ne feront pas de cadeau au club. Amavi (fin de contrat en 2025) aimerait bien rebondir rapidement. Si plusieurs clubs ont pris des renseignements, aucun n'a sauté le pas jusqu'à ouvrir des discussions concrètes.
Les représentants de Lirola (lié jusqu'en 2026) prospectent en Italie et lui cherchent activement une porte de sortie satisfaisante dans le championnat qui l'a révélé (Juventus, Sassuolo, Fiorentina). Rien n'a en revanche filtré sur de la Fuente (2025) qui avait rapidement disparu du groupe professionnel de l'Olympiakos la saison dernière. De quoi laisser un sentiment de gâchis vu le potentiel entrevu ponctuellement chez ces trois joueurs de côté.
L'ailier formé au Barça, pari sur l'avenir, n'a pas coûté cher, mais avait étalé de belles promesses à l'été 2021 sous les ordres de Jorge Sampaoli. L'arrière gauche passé par Nice n'a disputé que 357 minutes avec l'OM depuis sa prolongation en mai 2021. Le latéral droit catalan, lui, n'a jamais retrouvé son niveau après son transfert définitif pour 13M€ (bonus compris). Et ce n'est probablement pas au Vélodrome qu'ils auront l'occasion de prouver qu'ils sont encore capables de briller sur un terrain de foot. Ni même sur les terrains de La Commanderie.
(*) Notamment un accès à des vestiaires de qualité identique, aux soins médicaux, aux infrastructures d'entraînement, la fourniture des équipements du club etc.
Source: La Provence