L’homme ivre qui a foncé sur un groupe à plus de 100 km/h condamné : " Je ne voulais tuer personne "

July 17, 2023
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« Cette enquête a débuté comme une tentative de meurtre, mais plus elle avançait, plus il s’est avéré que le prévenu n’avait aucune intention de donner la mort. Le choc a été surtout émotif pour les victimes et c’est déjà bien trop », souligne Alix Matras, substitut du procureur de Compiègne (Oise), à l’audience de ce lundi.

En face d’elle, Gauthier B., 32 ans, est en larmes. Jamais il ne pensait un jour être jugé au tribunal. « J’ai une femme, deux enfants, un travail. Habituellement, je bois beaucoup moins, assure-t-il. Je ne voulais tuer personne, je voulais juste leur faire peur et défendre mon beau-frère. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris. J’ai failli gâcher la vie de tout le monde. »

« J’ai pris le volant et je leur ai foncé dessus »

Les faits remontent au 14 juillet. C’est un jour férié, la famille, les amis se retrouvent dans une commune du Compiégnois. En fin d’après-midi, Gauthier B. reçoit un appel de sa belle-sœur. Son beau-frère, ivre, est rentré à pied et s’est fait prendre à partie par des habitants de Bailly. Il est en sang sur le trottoir, lui dit-elle, au bord de la crise de panique.

Comme Gauthier B. a trop bu, c’est son père qui prend le volant. Arrivé sur les lieux, rue des Sablons, il voit son beau-frère avec une dizaine voire une quinzaine de personnes autour de lui. Il croit, à tort, que ce dernier est agressé. « Je me suis pris un coup de poing dans la voiture. Et après, je ne sais pas pourquoi, j’ai pris le volant et je leur ai foncé dessus, témoigne-t-il. C’était juste pour que ça s’arrête. J’ai freiné avant de les atteindre. »

Si une voiture n’avait pas fait barrage, « c’était le carnage »

Seulement, de l’autre côté, famille et amis qui faisaient la fête dans une maison ont bien cru qu’ils allaient mourir. La voiture est partie, a fait demi-tour et a foncé sur eux à une vitesse d’abord estimée à 100 km/h, mais que les experts ont finalement jaugé à 130 km/h, en plein village. Si le véhicule de l’un des convives n’était pas garé sur le trottoir, faisant barrage, « c’était le carnage », explique l’un des invités. Une trace de freinage de 47 mètres de long et l’état de la voiture stationnée reflètent cette vitesse excessive.

Source: Le Parisien