Casino guichard : L'action Casino reprend sa cotation, la dilution pour les actionnaires est légèrement révisée
(BFM Bourse) - Le groupe va poursuivre les négociations avec le groupe d'investisseurs mené par Daniel Kretinsky. L'offre révisée de l'homme d'affaires tchèque pour renflouer la société laisse apparaître une dilution légèrement différente par rapport à ce qui était prévu. Mais qui ne se reflète pas dans le cours de l'action.
L'action Casino reprend sa cotation ce mardi. Le titre du groupe de distribution en pleine restructuration financière avait été suspendu la veille, dans l'attente d'un communiqué qui devait faire suite à l'examen de la dernière offre d'apport en capital encore en lice, celle de Daniel Kretinsky.
À lire aussi Créez et gérez votre portefeuille virtuel
Allié à l'entrepreneur Marc Ladreit de Lacharrière, l'homme d'affaires tchèque a rallié à sa cause ce week-end le fonds d'investissement britannique Attestor, un des créanciers clés de Casino, ce qui a contribué à pousser le trio Niel-Pigasse-Zouari, porteur de l'autre offre initialement en course, à jeter l'éponge.
Casino a annoncé lundi soir tard qu'il avait, sur la base d'une recommandation unanime de son conseil d'administration, décidé de poursuivre les discussions avec à la fois le groupe d'investisseurs mené par Daniel Kretinsky ainsi qu'avec ses créanciers pour trouver un accord sur la restructuration de sa lourde dette (plus de 7 milliards d'euros à fin juin) d'ici la fin du mois de juillet.
Ce qui permet donc à l'action de coter à nouveau, le titre Casino perdant 11,8% à 11h15 à 2,77 euros.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Une dilution qui ne se voit toujours pas suffisamment dans le cours
Précisons que Daniel Kretinsky a légèrement revu sa copie par rapport à la première version de son offre, soumise début juillet. L'apport en fonds propres reste supérieur à l'injection visée par Casino (un minimum de 900 millions d'euros). Mais elle est désormais prévue à 1,2 milliard d'euros, contre 1,35 milliard d'euros dans la première mouture du projet, afin de laisser plus de place aux créanciers.
Sur ces 1,2 milliard d'euros, 925 millions d'euros seront apportés par les holdings de Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, ainsi que par Attestor. Le solde proviendra d'une augmentation de capital ouverte aux créanciers et aux actionnaires existants, avec toutefois priorité donnée aux créanciers.
Autre légère modification: le montant de dette sécurisée convertie en capital est un peu moindre (1,336 milliard d'euros contre 1,5 milliard d'euros dans la première version).
Au final, les actionnaires existants, une fois la restructuration passée seraient toujours fortement dilués, hormis bien sûr les holdings de Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière.
Les porteurs actuels de la société se retrouveraient ainsi avec 0,3% du capital. Et ce avant l'impact de bons de souscriptions en actions (BSA) - des instruments dérivés d'actions qui s'apparentent à des options - qui seraient attribués aux holdings de Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière ainsi qu'à Attestor.
La première version du projet prévoyait que la part des actionnaires actuels de Casino tombe à 0,2% post-restructuration.
Dans tous les cas la dilution potentielle des actionnaires s'élève à plus de 99%. Ce qui ne se reflète guère dans le cours actuel de l'action Casino, qui ne chute "que" de 61% sur un mois.
"'Très clairement on y est pas", juge un analyste financier. "Une explication possible est que les actions Casino sont très nettement détenues par des investisseurs individuels avec lesquels il y a toujours plus d'inertie pour réaliser les pertes de valeurs et pour comprendre l'impact de cette dilution. Par ailleurs l'action semble assez décorrélée des fondamentaux", développe-t-il.
Julien Marion - ©2023 BFM Bourse
Source: BFM Bourse